vendredi, mars 29, 2024
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Afrique subsaharienne: Obama attendu mais pas en terrain conquis

Afrique subsaharienne: Obama attendu mais pas en terrain conquis
Le président américain Barack Obama, qui entame la semaine prochaine une visite officielle en Afrique subsaharienne, est très attendu sur cette partie du continent où, cependant, l’on se tourne de plus en plus vers d’autres pays comme la Chine, qui y accroît sa présence.
« Obama a jusqu’à présent échoué en Afrique », estime Chika Onyeani, rédacteur en chef du magazine africain Sun-Times basé aux Etats-Unis, dans un article consacré à la visite du président américain, métis né aux Etats-Unis d’un père kényan et dont l’élection, en 2008, avait suscité un immense espoir sur le continent.
Il avait été accueilli en juillet 2009 avec une immense ferveur au Ghana, mais lorsqu’il refoulera le sol subsaharien le 26 juin pour sa tournée devant le conduire jusqu’au 3 juillet au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie, ce sera différent, dit M. Onyeani. Il verra « une Afrique demandant: +Qu’avez-vous fait pour moi, pas récemment, mais depuis lors?+ ».
Pourtant, Barack Obama est très attendu sur le continent, mais il « est victime d’attentes irréalistes, en grande partie parce qu’il avait un père kényan », analyse pour l’AFP John Campbell, membre d’un panel d’experts en politique africaine basé aux Etats-Unis.
« Parfois, les commentateurs africains oublient que le président est un Américain, pas un Africain », et il ne peut donc appliquer que la politique américaine, poursuit-il.
Pour la Maison-Blanche elle-même, il était « grand temps » de faire cette tournée en Afrique subsaharienne. Le 14 juin, son conseiller adjoint de sécurité nationale, Ben Rhodes, reconnaissait que l’absence du président Obama avait « beaucoup déçu » sur le continent.

Afrique subsaharienne: Obama attendu mais pas en terrain conquis
« L’Afrique est une région extrêmement importante. Nous y avons des intérêts énormes. Certaines des économies qui croissent le plus vite sont situées en Afrique (…) Il nous faut être présents en Afrique », avait-il dit, en faisant valoir que la Chine, la Turquie et le Brésil, notamment, avaient développé leur présence ces dernières années.
Boom des investissements chinois en Afrique
La Chine surtout, avide de matières premières, prend effectivement de plus en plus pied sur le continent: les Chinois sont devenus en 2009 les premiers partenaires de l’Afrique, d’après l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).
Selon une étude publiée en avril par le groupe de réflexion Center for Global Development, la Chine a investi 75,4 milliards de dollars en Afrique au cours de la période 2000-2011, ce qui représente environ un cinquième du total des investissements sur le continent, s’approchant des montants dépensés par les Etats-Unis, qui y ont investi 90 milliards de dollars.
Mais l’argent apporté par Pékin l’a été dans des domaines bien différents. Et les Chinois sont moins regardants sur les conditions ou prennent plus de risques dans certains pays et secteurs (mines, commerce, infrastructures, construction…) où les Etats-Unis se poseraient en gendarme de la démocratie et des droits de l’Homme…
« Bien sûr, certains dirigeants africains préfèrent le modèle chinois parce qu’il renforce leur pouvoir. Mais les démocrates, les défenseurs des droits de l’Homme -l’avenir de l’Afrique- ont une vision différente », affirme John Campbell.
Pour cette raison, ajoute-t-il, les Etats-Unis devraient « se concentrer sur ce qu’ils font le mieux: la démocratie, les droits humains, l’Etat de droit. (…) Après tout, c’est ce qui va permettre à l’Afrique de sortir de son cycle de pauvreté ».

Afrique subsaharienne: Obama attendu mais pas en terrain conquis
Un avis partagé par J. Peter Pham, auteur et directeur du Centre Ansari Africa, consacré au partenariat géopolitique avec les Etats africains, qui estime que le boom actuel des investissements chinois ne peut pas durer.
« Dans l’immédiat, les Africains veulent se nourrir subvenir aux besoins de leurs familles. Et pour ce faire, ils doivent voir leurs économie croître en investissant à la fois dans les infrastructures et les affaires. Il y a donc un attrait pour tout ce qui crée infrastructures et investissements », explique-t-il.
« Tous les deux doivent être solides et profiter aux Africains », or, « de plus en plus d’Africains disent que les constructions chinoises sont de mauvaise qualité et que les entreprises chinoises sont plus intéressées par l’extraction des ressources qu’apporter de la valeur en Afrique », conclut-il.
afp

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