vendredi, mars 29, 2024
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Brésil: la présidente "à l'écoute de la rue" après les manifestations

Brésil: la présidente
La présidente du Brésil Dilma Rousseff a promis mardi d’écouter « la voix de la rue » au lendemain des manifestations sociales historiques qui ont secoué le pays, à un an du Mondial de football.
« Mon gouvernement écoute ces voix en faveur du changement. Il est engagé en faveur de la transformation sociale », a réagi la présidente de gauche lors d’un discours à Brasilia.
Les manifestants, en majorité des jeunes diplômés de la classe moyenne sans étiquette politique ni syndicale continuaient de se mobiliser mardi sur les réseaux sociaux.
Une nouvelles manifestation était prévue dans l’après-midi à Sao Paulo pour protester contre l’augmentation du prix des transports publics, la piètre qualité de services publics et les sommes colossales dépensées pour le Mondial-2014 de football
Plus de 250.000 personnes ont manifesté lundi dans tout le Brésil lors des plus grandes manifestations depuis 20 ans.
Certaines manifestations ont dégénéré dans la soirée en violences spectaculaires, en particulier à Rio de Janeiro où 100.000 personnes avaient défilé pacifiquement.
Nouvelles exigences
Des groupes de radicaux se sont livrés au pillage, à la destruction, et pris d’assaut le siège du Parlement de l’Etat de Rio. Vingt policiers ont été blessés, ainsi que plusieurs manifestants, dont deux par armes à feu, dans des scènes nocturnes de chaos et de furie.

Brésil: la présidente
Avec l’essor économique et social du pays qui s’est hissé aux rang de septième puissance économique mondiale au cours da la dernière décennie, « ont surgi des citoyens qui réclament plus et ont droit à plus », a analysé Dilma Rousseff.
Il est normal, a-t-elle souligné que « les exigences de la population changent au fur et à mesure que nous transformons le Brésil, que nous augmentons la richesse, l’accès à l’emploi et à l’éducation ».
Le gouvernement tente de reprendre la main après avoir été totalement pris de court par cette fronde née il y a une dizaine de jours.
Le mouvement de grogne d’abord limité contre une augmentation de 7% du prix des transports publics, s’est amplifié après la violente répression policière de certaines manifestations la semaine dernière.
La journée de jeudi sera sensible, avec des marches prévues dans plusieurs villes du pays, notamment à Rio.
Joueurs solidaires
Cette dernière coïncidera avec le match Espagne-Tahiti, comptant pour la Coupe des Confédérations de football, répétition générale en miniature du Mondial qui se déroule dans six villes du pays jusqu’au 30 juin.
Des joueurs de la « Seleçao » brésilienne, Dani Alves, Hulk et David Luiz, se sont solidarisés mardi avec les manifestants.
« Moi qui viens du bas de l’échelle et qui ai maintenant une bonne position, je vois ces manifestations et je sais qu’ils ont parfaitement raison », a déclaré l’attaquant Hulk lors d’une conférence de presse à Fortaleza.
« Nous savons que le Brésil a besoin de s?améliorer dans de nombreux domaines et laisser les manifestants s’exprimer », a-t-il ajouté.
La Brésil n’avait plus assisté à des protestations aussi massives depuis celles  dirigées en 1992 contre la corruption du gouvernement de l’ex-président Fernando Collor de Mello, finalement contraint de quitter le pouvoir.
« La situation est encore un peu confuse. Des manifestations de ce type mobilisent beaucoup de monde et deviennent incontrôlables des deux côtés: il y a excès de la police et de certains manifestants », a affirmé mardi à l’AFP l’expert en violence de l’Université de Rio (Uerj), Alba Zaluar.
« Il est intéressant de relever que les jeunes ne veulent pas de drapeaux de partis politiques. Ils souhaitent un mouvement plus ouvert mais cela attire aussi des voleurs, des agitateurs et des casseurs, comme en Europe », explique-t-elle.
« Avec la Coupe des Confédérations, le monde a les yeux tournés vers le pays mais je suis perplexe, je me demande pourquoi ces jeunes n’ont pas manifesté plus tôt. Exiger plus de santé et éducation au lieu d’investissements dans les stades, tout le monde est pour. Nous allons voir comment cela évolue », ajoute Mme Zaluar.
La popularité du gouvernement a chuté de huit points en juin, pour la première fois depuis l’élection à la présidence en 2011 de Mme Rousseff, alors que la croissance est en berne sur fond de poussée inflationniste.
Mardi midi, près du Parlement de l’Etat de Rio, théâtre des violence de la nuit, une odeur âcre prenait encore à la gorge. Des pompiers achevaient d’éteindre un incendie dans une boutique ravagée.
« La manifestation, c’est normal mais pas cette destruction », commentait Raquel Texeira, une avocate de 34 ans. « Je pense que ce ne sont pas des manifestants qui ont fait ça, mais des casseurs, des agitateurs ».
afp

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