Le nouveau pape François s’est fait l’avocat d’une « Église pauvre pour les pauvres » au cours d’une rencontre samedi au Vatican avec des milliers de représentants de la presse mondiale, qu’il a séduits par sa simplicité et son sens de l’humour.
« Comme je voudrais une Église pauvre, pour les pauvres! », a déclaré Jorge Mario Bergoglio, qui venait d’expliquer pourquoi il avait choisi de s’appeler François, en référence à Saint François d’Assise, issu d’une famille aisée qui s’était fait pauvre parmi les plus pauvres.
« François est le nom de la paix, et c’est ainsi que ce nom est venu dans mon c?ur », a-t-il raconté dans le cadre grandiose de l’auditorium Paul VI, à deux pas de la basilique Saint-Pierre.
« Durant l’élection, j’étais à côté de l’archevêque de Sao Paulo Claudio Hummes, un grand ami (…) Quand les votes ont atteint les deux tiers (le seuil pour être élu, NDLR), il m’a serré dans ses bras, embrassé et m’a dit: +Et n’oublie pas les pauvres!+ ». « Immédiatement, j’ai pensé à François d’Assise », a-t-il dit.
Le pape a été applaudi à plusieurs reprises par les journalistes invités à une audience étendue même à « leurs familles », dans un geste inédit d’un pontife qui, en moins de quatre jours, a étonné le monde par ses gestes de proximité.
Déjà en 2005, Benoît XVI avait convié les médias, mais sans élargir autant l’invitation.
« Les événements de l?Eglise sont sûrement plus compliqués que les événements politiques ou économiques (…) C’est pourquoi il n’est pas facile de les interpréter, de les communiquer à un public vaste et varié », a expliqué le pape François aux journalistes.
Il a tenu à remercier les représentants de la presse pour leur travail depuis la démission de Benoît XVI le 28 février. « Vous avez eu beaucoup de travail, hein ? », a-t-il glissé dans un large sourire.
Les médias sont visiblement déjà conquis par le charisme du premier pape latino-américain, comme cela avait été le cas avec le Polonais Karol Wojtyla (1978-2005). Jorge Bergoglio a « un style très informel, vêtu de blanc mais avec une croix de fer et des chaussures noires, il a parlé debout dans la Chapelle Sixtine avec les autres cardinaux », fait observer à l’AFP le vaticaniste Marco Politi.
Sergio Rubin, journaliste du grand quotidien argentin Clarin qui a co-écrit une biographie de Jorge Mario Bergoglio alors cardinal (« El Jesuita »), a fait partie de la centaine de journalistes qui ont pu le saluer samedi.
« J’ai vu le Jorge Bergoglio de toujours, la même simplicité, la même tranquillité, il n’était pas du tout solennel », a déclaré à l’AFP M. Rubin.
afp