samedi, décembre 7, 2024
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Mali: un véhicule explose près d'un camp français à Kidal, combats à Gao

Mali: un véhicule explose près d'un camp français à Kidal, combats à Gao
La phase de « sécurisation » du nord-est du Mali où sont retranchés des islamistes armés liés à Al-Qaïda, paraissait jeudi loin d’être terminée, comme en témoignent l’explosion d’un véhicule près d’un camp militaire français et tchadien à Kidal et des combats à Gao.
A Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako, un « véhicule est arrivé en filant vers le sud-ouest » de la ville et « a explosé à environ 500 mètres du camp occupé par les Français et les Tchadiens. Deux civils ont été blessés, ils sont à l’hôpital », a déclaré à l’AFP un élu de Kidal, information confirmée de source sécuritaire malienne à Bamako.
Un fonctionnaire de Kidal a précisé que l’explosion avait eu lieu « à moins d’un kilomètre du camp occupé par les Tchadiens et les Français ». Selon lui, le conducteur du véhicule était sans doute « un kamikaze » visant le camp. « Mais il est allé exploser avec sa voiture noire dans une cour ».
« Le chauffeur du véhicule a été tué sur le coup », a déclaré l’élu.
Les forces françaises avaient repris fin janvier le contrôle de l’aéroport de Kidal, ancien bastion islamiste, et quelque 1.800 soldats tchadiens sont arrivés depuis pour sécuriser la ville.
Mais avant même l’arrivée des soldats français, Kidal était sous le contrôle d’islamistes se disant « modérés » et du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg).
 

Mali: un véhicule explose près d'un camp français à Kidal, combats à Gao
Ils ont exigé qu’aucun soldat malien, ni ouest-africain, ne soit déployé à Kidal, berceau des rébellions touareg contre le pouvoir de Bamako, craignant notamment des exactions visant les communautés arabe et touareg.
A Paris, l’état-major de l’armée française, interrogé jeudi sur une éventuelle collaboration au Mali avec le MNLA, a déclaré « se coordonner » effectivement avec « les groupes qui ont les mêmes objectifs » que les Français.
Au nord de Kidal se trouve le massif des Ifoghas où sont retranchés des combattants islamistes puissamment armés, que les soldats français traquent depuis plusieurs semaines, par des opérations aériennes et terrestres.
Un soldat français a été tué mardi lors d’un violent accrochage dans les Ifoghas, au cours duquel une vingtaine d’islamistes ont également trouvé la mort.
Une cérémonie en l’honneur du soldat tué s’est tenue jeudi à l’aéroport de Bamako avant le rapatriement de sa dépouille en France, a constaté un photographe de l’AFP.
Combats dans le centre de Gao
A Gao, plus grande ville du nord du Mali, à 1.200 km au nord-est de Bamako, des combats, entamés dans la nuit de mercredi à jeudi à la périphérie de la ville entre des islamistes armés et des soldats nigériens, se sont poursuivis jeudi en centre-ville avec des soldats maliens, appuyés par l’armée française.
Trois islamistes ont été tués lors des combats avec les Nigériens qui ont eu lieu aux entrées nord et sud de la ville, selon une source militaire malienne qui a parlé « d’une quarantaine d’islamistes » venus de villages proches de Gao.
Dans le centre, les combats ont pris fin dans l’après-midi. Ils ont eu lieu près de la mairie et du palais de justice où se trouvaient retranchés des islamistes en armes, selon une source militaire française qui a précisé qu’un homme portant une ceinture d’explosifs avait été maîtrisé.
Le palais de justice a en partie été incendié lors des combats, de même qu’une une station-service.
Le groupe islamiste armé qui a occupé Gao pendant neuf mois en 2012, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), a affirmé avoir envoyé des combattants dans la ville, pour la « libérer des mécréants ».
Il n’a pas précisé leur nombre, mais a affirmé que « la bataille » ne faisait « que commencer » pour reconquérir Gao, Kidal et Tombouctou.
L’état-major des armées françaises assurait jeudi n’avoir « pas d’informations » sur l’explosion d’un véhicule à Kidal ou des combats à l’arme lourde à Gao.
Gao a été reprise au Mujao le 26 janvier par les soldats français et maliens. Les 8 et 9 février, elle a été le théâtre les deux premiers attentats-suicides de l’histoire du Mali commis par deux kamikazes morts en se faisant exploser contre un poste de contrôle de l’armée malienne.
Le lendemain, de violents combats de rue avaient eu lieu dans le centre-ville entre des soldats français et maliens et des combattants jihadistes, faisant au moins cinq morts et 17 blessés.
Mardi, le président français François Hollande avait déclaré que l’opération lancée par l’armée française le 11 janvier pour prévenir une avancée vers le Sud et Bamako des islamistes armés qui occupaient le Nord depuis neuf mois, entrait dans sa « dernière phase ».
Il s’agit d’aller « jusqu’au bout, c’est-à-dire l’arrestation des derniers chefs ou groupes terroristes qui demeurent à l’extrême nord du Mali », avait-il précisé.
L’opération française, aux côtés de l’armée malienne et d’autres armées africaines, s’est accompagnée d’exactions de la part de soldats maliens contre des personnes accusées d’avoir collaboré avec les islamistes, selon plusieurs témoins et des ONG de défense des droits de l’Homme.
Human Rights Watch a appelé jeudi le gouvernement malien à « poursuivre » ces soldats.

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