vendredi, avril 19, 2024
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Des gendarmes français au Cameroun pour enquêter sur le rapt de sept Français

Des gendarmes français au Cameroun pour enquêter sur le rapt de sept Français
Des gendarmes français participent depuis mardi au Cameroun à l’enquête sur l’enlèvement de sept Français dont quatre enfants, qui n’a pas été revendiqué mais que Paris attribue à la secte islamiste nigériane Boko Haram.
« Hier (mardi), une équipe de gendarmes français s’est rendue sur les lieux de l’enlèvement, en accord et en étroite coordination avec la police camerounaise, afin d’établir des constats nécessaires à l’enquête », a déclaré mercredi le ministère français de la Défense.
Ces enquêteurs « étaient protégés » par d’autres militaires français, a ajouté le ministère, sans préciser, comme l’a annoncé la chaîne d’informations France 24, s’il s’agissait de membres des forces spéciales.
Les sept Français enlevés mardi sont trois adultes et quatre enfants d’une même famille, âgés de 5 à 12 ans selon un diplomate occidental dans la région.
« C’est la première fois que des enfants sont ainsi pris en otages », a souligné la porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem. « Nous faisons tout, avec l’aide des autorités du Cameroun et du Nigeria, pour retrouver nos compatriotes. Il est probable qu’ils aient été emmenés au Nigeria », a-t-elle dit.

Des gendarmes français au Cameroun pour enquêter sur le rapt de sept Français
Yaoundé estime également que la famille française a été conduite au Nigeria voisin, ce que les autorités nigérianes ne confirment pas.
Les Français, expatriés au Cameroun et en vacances dans le nord du pays, se trouvaient dans une zone « à 200 mètres du Nigeria (…), dans leur véhicule 4×4, ils ont été surpris par ces preneurs d’otages. Ils les ont mis sur des motos et ils ont traversé et pris la fuite vers le Nigeria », a déclaré le ministre camerounais délégué aux Affaires extérieures, Joseph Dion-Ngute, interrogé par la chaîne française BFM-TV.
« Nous n’avons pas enregistré de revendications jusqu’à présent et ne pouvons donc pas nous aventurer à pointer un quelconque groupe », a relevé le chef du centre opérationnel camerounais interarmée, le colonel Didier Eyedé.
De son côté, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a mis en cause le groupe islamiste Boko Haram, né il y a 12 ans au Nigeria. « Nous estimons que c’est la secte Boko Haram qui a procédé à l’enlèvement, mais on n’a pas encore la signature », a-t-il dit, tout en écartant un lien éventuel avec l’intervention française, lancée le 11 janvier au Mali, pour déloger des groupes islamiques armés qui occupaient le nord du pays.
La France « ne cédera pas aux groupes terroristes », a déclaré mercredi devant le Parlement le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, semblant ainsi exclure un éventuel versement de rançon pour la libération des 15 otages français retenus aujourd’hui en Afrique, ce qui fait de la France le pays occidental ayant le plus de ressortissants enlevés dans le monde.
« Il faut faire le maximum pour libérer nos otages mais rien ne serait pire que de céder », a affirmé M. Fabius.
Plus de 6.000 Français au Cameroun
Boko Haram affirme combattre pour la création d’un Etat islamique au Nigeria, mais ses revendications ont déjà changé plusieurs fois et des bandes criminelles agissent aussi en se faisant passer pour des membres de la secte.
Les violences liées à Boko Haram et leur répression sanglante par les forces de l’ordre ont fait environ 3.000 morts dans le pays depuis 2009, mais le groupe n’a encore jamais revendiqué d’enlèvements.
Un autre groupe islamiste nigérian, qui pourrait être une faction de Boko Haram, Ansaru, a pour sa part revendiqué l’enlèvement d’un ingénieur français dans le nord ouest du Nigeria en décembre et celui de sept étrangers le week-end dernier dans l’Etat de Bauchi (Nord).
Le groupe gazier français GDF Suez avait confirmé mardi « l’enlèvement d’un de ses collaborateurs avec sa famille ».
« On est complètement en état de choc (…) Ils sont là bas… On n’a pas dormi », a réagi la grand-mère maternelle de la famille, mercredi sur une radio française, RTL. « C’est une attente, c’est complètement cruel. Toutes les familles d’otages sont comme ça. Nous on voyait ça de loin avant, maintenant, on est dedans ».
Quelque 6.200 ressortissants français sont recensés comme vivant au Cameroun. La France y est l’un des tout premiers investisseurs étrangers, avec une centaine de filiales et quelque 200 entreprises appartenant à des ressortissants français. 

AFP 

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