Des centaines de personnes ont manifesté mardi matin à La Haye, aux cris de « Libérez notre président! », à l’occasion de l’ouverture de l’audience de confirmation des charges à l’encontre de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI), a constaté un journaliste de l’AFP.
« Nous sommes ici parce qu’aujourd’hui le président Gbagbo doit apparaître à la CPI, alors que c’est un président démocratiquement élu et que les charges contre lui devraient être attribuées à Alassane Ouattara », a affirmé à l’AFP Hubert Seka, 43 ans, venu d’Italie pour prendre part à la manifestation.
Premier ex-chef d’Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo, 67 ans, est soupçonné d’être « co-auteur indirect » de quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, commis pendant les violences postélectorales de 2010-2011.
Il avait refusé de reconnaître la victoire électorale, après le deuxième tour des élections présidentielles le 28 novembre 2010, de son rival Alassane Ouattara, certifiée par l’ONU.
Ce refus de quitter son poste après 10 ans au pouvoir plonge alors le pays dans une violente crise longue de quatre mois qui coûta la vie à près de 3.000 personnes.
« Nous sommes ici pour lui montrer notre soutien, pour montrer que la majorité populaire n’est pas d’accord avec la justice », a renchérit Julius, 60 ans, venu de Paris.
Entre 200 et 300 personnes étaient réunies mardi vers 11H30 (10H30 GMT) dans un parc du centre-ville de La Haye, où siège la CPI.
Selon un des organisateurs de la manifestation, les manifestants devraient se diriger vers la CPI en début d’après-midi, pour l’ouverture de l’audience programmée à 14H30 (13H30 GMT).
Chapeaux oranges, drapeaux et perruques aux couleurs ivoiriennes, les manifestants, venus par cars depuis plusieurs pays européens, ont écouté des discours sur fond de musique et appelé la CPI à libérer Laurent Gbagbo.
L’audience qui s’ouvre mardi doit permettre aux juges d’examiner si les éléments de preuves rassemblés par l’accusation sont suffisamment solides pour permettre, plus tard, la tenue d’un procès.
AFP