jeudi, mars 28, 2024
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Egypte: le président iranien mis en garde sur le Golfe

Egypte: le président iranien mis en garde sur le Golfe
L’Iran a été sommé mardi de ne pas menacer la sécurité des monarchies du Golfe et de « respecter » les sunnites, au début d’une visite au Caire de Mahmoud Ahmadinejad, la première d’un président iranien depuis plus de 30 ans en Egypte, où il a appelé à une amélioration des liens.
« J’espère que cette visite sera un nouveau départ pour la solidarité entre nos deux peuples », a déclaré le président Ahmadinejad au terme d’une réunion avec le chef d’Al-Azhar, cheikh Ahmed Al-Tayyeb, au siège de cette prestigieuse institution théologique de l’islam sunnite.
M. Ahmadinejad, qui doit assister mercredi et jeudi au 12e sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) au Caire, a eu peu après son arrivée un entretien avec son homologue égyptien Mohamed Morsi sur la guerre en Syrie et la normalisation entre les deux pays.
« Je suis venu d’Iran pour dire que l’Egypte et les Egyptiens sont dans le coeur du peuple iranien », a déclaré le président Ahmadinejad, en rendant hommage à « l’Egypte, terre de culture et de civilisation ».
« Les avis entre l’Iran et Al-Azhar sont proches », a-t-il encore dit, en annonçant avoir invité des oulémas d’Al-Azhar à visiter la République islamique, le plus grand pays chiite.
Mais le chef d’Al-Azhar a indiqué dans un communiqué avoir demandé au président iranien de « respecter Bahreïn, un Etat arabe frère, et de ne pas s’immiscer dans les affaires des pays (arabes) du Golfe ».

Egypte: le président iranien mis en garde sur le Golfe
Il a également souligné la nécessité de donner aux sunnites d’Iran « leurs pleins droits en tant que citoyens, conformément à la charia et à toutes les lois et conventions internationales ».
En outre, ajoute le communiqué, le chef d’Al-Azhar a exprimé son « rejet d’une expansion du chiisme dans les pays sunnites ». « Nous refusons totalement une infiltration chiite », a-t-il dit.
Les relations sont au plus bas entre les monarchies du Golfe et Téhéran, soupçonné notamment de soutenir en sous-main la contestation chiite à Bahreïn contre la monarchie sunnite.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Mohamed Kamel Amr, a lui aussi assuré mardi qu’un rapprochement de son pays avec l’Iran ne se ferait pas aux dépens de la sécurité des monarchies du Golfe, qu’il a qualifiée de « ligne rouge » à ne pas franchir.
L’Egypte et l’Iran, membres de l’OCI, n’entretiennent pas de relations diplomatiques, rompues en 1980 par Téhéran après les accords de paix israélo-égyptiens conclus en 1979 par le président égyptien de l’époque, Anouar al-Sadate.
Les deux pays ne disposent depuis que de sections d’intérêts dans leurs capitales respectives.
A son départ de Téhéran, M. Ahmadinejad avait émis l’espoir que sa visite ouvrirait la voie à une reprise des relations bilatérales. « Je vais essayer d’ouvrir la voie au développement de la coopération entre l’Iran et l’Egypte », a-t-il dit.
Ce déplacement va « sans conteste influencer les liens bilatéraux », a-t-il estimé, ajoutant que « si Téhéran et Le Caire se voient plus souvent seul à seul sur les questions régionales et internationales, beaucoup d’équations vont changer ».
L’Iran et l’Egypte s’opposent sur plusieurs dossiers régionaux notamment la crise syrienne, Téhéran soutenant le régime du président Bachar al-Assad et le Caire appelant à son départ.
En août, M. Morsi s’était toutefois rendu à Téhéran où il avait assisté à un sommet des pays Non-alignés, effectuant alors la première visite en Iran d’un chef d’Etat égyptien depuis la révolution islamique iranienne de 1979. 

AFP 

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