La ministre sud-africaine des Mines Susan Shabangu a appelé mardi les compagnies minières à faire la paix pour créer un climat propice au bon développement d’un secteur affecté par de violentes grèves ces derniers mois, rejetant toute idée de nationalisation.
« Le gouvernement travaille à créer une industrie minière florissante et prospère », a souligné la ministre en ouvrant Mining Indaba, le salon annuel des mines africaines au Cap (sud).
« Nous sommes prêts à travailler avec vous tous afin de vraiment construire une industrie minière renaissante, résistante, et capable de fonctionner avec succès à plein potentiel », a lancé Mme Shabangu devant des milliers de délégués, professionnels du secteur, investisseurs et politiques.
Ces assurances viennent alors que le secteur minier sud-africain a été traumatisé par quatre mois de grèves sauvages au second semestre 2012. Le mouvement a fait une soixantaine de morts, dont 34 manifestants abattus par la police à la mine de platine de Marikana (nord) le 16 août.
En outre, les maîtres de mines sont régulièrement la cible d’un pouvoir sud-africain qui parle sans cesse de nouvelles réglementations et de nouvelles taxes, tandis que l’aile gauche de l’ANC, le parti au pouvoir, n’a pas abandonné l’idée de nationalisations.
« Ne venez-pas me parler de nationalisation », a insisté Susan Shabangu mardi. « Ce n’est une politique ni de ce gouvernement, ni de mon parti », a-t-elle ajouté, rappelant que le congrès de l’ANC en décembre avait enterré cette idée.
La ministre a rappelé que, contrairement à ce que les nouvelles alarmantes de ces derniers mois pouvaient laisser penser, l’industrie minière sud-africaine s’était développée ces dernières années, passant de 993 mines en 2004 à près de 1.600 aujourd’hui.
« Puis-je vous inviter à marcher avec nous sur ce chemin de partenariat pour construire cette industrie minière de l’avenir qui donnera un sens concret à notre affirmation que le temps est venu pour l’Afrique? », a-t-elle lancé, lyrique.
Mme Shabangu a encore remarqué que l’héritage de l’apartheid avait contribué à la tragédie de Marikana, ajoutant que des partenariats étaient nécessaires entre les compagnies, les pouvoirs publics et des populations locales souvent très pauvres.
« Le pays et l’industrie minière ne peuvent pas se permettre la perspective d’un autre Marikana », a-t-elle souligné.
Les mines sud-africaines emploient un demi-million de personnes et contribuent directement à 9% du PIB du pays.
Hausse des coûts de production, notamment d’électricité, agitation sociale et épuisement des filons ont amené certains grands groupes a envisager d’importants plans sociaux, ce qui a fait vertement réagir le gouvernement.
AFP