jeudi, avril 25, 2024
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Une tuerie familiale à Madagascar jugée en appel en France

Une tuerie familiale à Madagascar jugée en appel en France
Le procès en appel d’une tuerie où cinq personnes d’une même famille française avaient perdu la vie, il y a 10 ans à Madagascar, s’est ouvert lundi devant les assises du Val-de-Marne à Créteil où comparaît seul le principal accusé: Mamod Abasse Mamodtaky.
Présenté comme le maître d’oeuvre de cette tuerie au cours de laquelle cinq membres de sa belle-famille, dont deux adolescents, avaient péri, cet ex-homme d’affaires fortuné qui a longtemps bénéficié de puissants appuis dans l’appareil d’état malgache doit répondre des chefs d’assassinat, de tentatives de meurtre et de menaces de mort réitérées.
C’est la troisième fois que ce dossier est jugé devant une cour d’assises en France après un premier procès avorté au bout d’une semaine à Saint-Denis-de-la-Réunion et la condamnation à la prison à vie de M. Mamodtaky en première instance à Paris en 2010.
Les faits remontent au 22 avril 2001.
Alors qu’ils participaient à une réunion de famille dans la banlieue d’Antananarivo, cinq membres de la famille Remtoula, un clan d’origine indo-pakistanaise, voient faire irruption trois hommes qui ouvrent le feu avec des armes de guerre, dont une Kalachnikov. Trois adultes et deux adolescents de 13 et 15 ans avaient péri, cinq autres personnes avaient été blessées.
La tuerie avait provoqué un grand émoi dans la communauté des « karanas », Malgaches d’origine indo-pakistanaise, musulmans chiites, dont la plupart ont choisi la nationalité française à l’indépendance de la Grande Ile.
« Complot »
C’est d’ailleurs cette nationalité française des victimes qui a justifié la compétence de la justice hexagonale à la suite d’une enquête malgache qui avait tourné court après avoir inquiété M. Mamodtaky et son entourage, en conflit ouvert avec son épouse, Anita Remtoula, et l’ensemble de sa belle-famille.
Défendu notamment par Me Eric Dupond-Moretti, Mamod Abasse Mamodtaky, a toujours clamé son innocence, dénonçant un « complot » des autorités malgaches.
Au début de l’audience, cet homme au visage sec et sombre, né il y a 40 ans à Madagascar, a décliné son identité en français et s’est présenté devant la cour comme « commerçant ».
Il fera face pendant les trois semaines que doivent durer les débats, à 12 membres de la famille Remtoula, assistés par sept conseils et dont la plupart étaient lundi vêtus de blanc en signe de deuil.
« Ils attendent que la justice soit à nouveau rendue pour faire le deuil des personnes qu’ils ont perdues dans ce dossier », a indiqué à l’AFP un de leurs avocats, Me Catherine Moissonnier.
« Ce procès est très important pour ma famille, a déclaré l’ex-femme de l’accusé, Anita Remtoula, émue aux larmes. Je lutterai jusqu’au bout pour que Mamodtaky soit puni très sévèrement ».
La première matinée du procès a été consacrée à la longue recension de la cinquantaine des témoins et experts appelés à déposer devant la cour, la plupart par visio-conférences depuis Madagascar ou la Réunion.
Le flou demeurait cependant lundi matin sur la participation effective de certains témoins malgaches.
« La visio-conférence est très difficile à mettre en place car les autorités malgaches sont réticentes », a relevé l’une des avocates de l’accusé, Me Corinne Dreyfus-Schmidt.
« Il n’y a aucune garantie. Il peut y avoir des pressions. Ce dossier est complètement imprégné d’aléas politiques », a-t-elle ajouté.
Le verdict est attendu le 22 février. 

afp 

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