jeudi, avril 25, 2024
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Corruption en Espagne: Rajoy, en posture dangereuse, sort de son silence

Corruption en Espagne: Rajoy, en posture dangereuse, sort de son silence
Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, sortira samedi de son silence pour s’exprimer sur le scandale de corruption qui le met en position dangereuse, après la publication de son nom dans une liste de bénéficiaires présumés d’une comptabilité parallèle.
Depuis jeudi et la publication par le journal El Pais d’une liste de dirigeants du Parti populaire qui auraient reçu des dons supposés d’entreprises privées, le parti de droite de Mariano Rajoy ne cesse de se défendre et d’affirmer que ses comptes sont « transparents ».
Mais face à une opinion lasse des affaires de corruption quotidiennes, dans un pays soumis à la rigueur et au chômage, sommé par l’opposition socialiste de s’expliquer, Mariano Rajoy prendra finalement la parole samedi.
Le chef du gouvernement, président du PP depuis 2004, « fera connaître lui-même son opinion », a annoncé la porte-parole du gouvernement, Soraya Saenz de Santamaria.
Une réunion extraordinaire de la direction du PP est convoquée le même jour, pour étudier une réponse au scandale.
« Cela fait 12 ans que je travaille avec Mariano Rajoy. Ce que j’ai vu durant ces 12 années a toujours été une conduite exemplaire », a assuré Mme de Santamaria.

Corruption en Espagne: Rajoy, en posture dangereuse, sort de son silence
A 57 ans, originaire de la région conservatrice de Galice, dans le nord-ouest de l’Espagne, Mariano Rajoy a pris la tête du gouvernement espagnol après les élections de novembre 2011, succédant aux socialistes balayés par les turbulences de la crise économique.
Jouant sur une image de sérieux derrière sa barbe grise, il avait alors promis de redresser le pays. « Jamais je ne l’ai vu outrepasser une règle, il nous a toujours donné l’exemple d’une vie droite, au service de la collectivité », a affirmé la porte-parole.
Elle a toutefois souligné qu’il était nécessaire de « fortifier les institutions de l’Espagne », au moment où les dirigeants politiques battent des records d’impopularité et où même la monarchie n’échappe pas aux scandales.
Vendredi soir, une pétition lancée la veille sur la plateforme Change.org pour réclamer la démission de Mariano Rajoy avait déjà recueilli un demi million de signatures. « Ca suffit. Le moment est venu que tous ceux qui ont reçu de l’argent au noir partent et cessent de salir le nom de notre pays », affirme le texte.
« L’affaire Barcenas » avait explosé comme une bombe, le 18 janvier: le quotidien de centre droit El Mundo affirmait alors que Luis Barcenas, ancien trésorier du PP, avait distribué pendant deux décennies des enveloppes contenant entre 5.000 et 15.000 euros à des dirigeants du parti en complément de leurs salaires officiels.
Selon El Mundo, Mariano Rajoy n’a jamais touché ces enveloppes et avait ordonné de mettre fin à cette pratique en 2009.
Mais l’affaire a rebondi jeudi: cette fois, c’est El Pais, de centre gauche, qui a publié des photos de comptes manuscrits prétendûment établis entre 1990 et 2008 par Luis Barcenas et par un autre trésorier du PP, Alvaro Lapuerta.
Selon ces documents, écrivait le journal, l’actuel chef du gouvernement aurait perçu, entre 1997 et 2008, des « paiements pour un total de 25.200 euros par an », sous forme de dons émanant d’entreprises privées.
Les noms d’autres hauts responsables du parti comme Dolores de Cospedal, sa numéro deux, ou Rodrigo Rato, l’ex-président de Bankia, figurent aussi sur les tableaux.
Selon El Pais, ces sommes correspondent à « des dons faits par des chefs d’entreprise, la majorité provenant du secteur de la construction, et trois d’entre eux mis en cause dans l’affaire Gurtel », une vaste affaire de corruption qui empoisonne le PP depuis 2009.
Ce nouveau scandale a provoqué une avalanche de protestations sur les réseaux sociaux. Vendredi, un petit groupe de manifestants s’est rassemblé devant le siège du PP à Madrid en brandissant des enveloppes, nouveau symbole de l’indignation populaire.
« S’ils emportent des enveloppes, qu’ils remplissent les nôtres aussi », lançait Francisco Lopez, un fonctionnaire de 52 ans. 

AFP 

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