mardi, décembre 3, 2024
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L'Afrique se mobilise pour le Mali, report d'un accord sur la RDC

L'Afrique se mobilise pour le Mali, report d'un accord sur la RDC
L’Union africaine a annoncé lundi qu’elle financerait 10% de la force africaine au Mali, à la veille d’une conférence de donateurs chargée de trouver au moins 460 millions de dollars pour repousser les insurgés islamistes dans le nord de ce pays du Sahel.
Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, s’est également dit « déterminé à aider le peuple du Mali en cette heure critique », y voyant « un impératif moral pour toute la communauté internationale ».
M. Ban s’exprimait devant la presse, au dernier jour d’un sommet de l’Union africaine à Addis Abeba, siège de l’organisation continentale, et à la veille d’une conférence des donateurs pour le Mali convoquée mardi dans la capitale éthiopienne.
L’UA a estimé à 460 millions de dollars la somme nécessaire au déploiement d’une force africaine destinée à épauler, puis à terme à remplacer les 2.500 soldats français envoyés par Paris depuis mi-janvier pour repousser une offensive des groupes islamistes en direction de la capitale malienne Bamako.
Des diplomates estimaient ces derniers jours à 700 millions de dollars le besoin total en financement de la Misma et de l’armée malienne, mise en déroute par l’offensive des insurgés islamistes qui avaient conquis tout le nord du Mali l’an dernier.
Samedi, les chefs des états-majors ouest-africains, dont les contingents doivent former le gros de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), ont décidé de faire passer leurs effectifs promis au Mali de 4.000 à 5.700 hommes. Le Tchad a séparément promis plus de 2.000 soldats.
Mais seuls 2.000 soldats africains au total ont pour l’heure été acheminés au Mali ou au Niger voisin, poussant l’UA à vouloir donner l’exemple pour faire oublier cette aide au compte-gouttes.
L’UA va donc débloquer 45 millions de dollars pour financer le déploiement de la Misma, et 5 millions de dollars pour la restructuration de l’armée malienne, selon la déclaration finale du sommet de l’organisation.
« Pour la première fois dans l’histoire de l’Union africaine, son budget sera utilisé pour soutenir une opération de maintien de la paix », s’est réjoui le commissaire à la Paix et la Sécurité, Ramtane Lamamra.
— nouveau retard pour la RDC —
Sur un autre conflit africain, la signature d’un plan régional de paix pour la très instable région de l’Est de la République démocratique du Congo a dû être repoussée sine die lundi.
Huit chefs d’Etat africains, dont ceux de la région concernée des Grands Lacs, devaient signer cet accord destiné à « remédier aux causes profondes des violences récurrentes » dans l’Est de la RDC, comme le relevait la veille encore Ban Ki-moon.
Selon une source diplomatique de RDC, l’accord prévoit un renforcement des capacités de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) et un engagement des Etats de la région à ne soutenir, financer ou abriter aucun groupe contribuant à déstabiliser l’est du pays.
Kigali et Kampala ont été accusés dans un rapport de l’ONU de soutenir la rébellion du M23, qui combat l’armée de RDC depuis mi-2012 et a pris le contrôle d’une partie de la province du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda, ce que ces deux pays démentent vertement.
La signature de l’accord a été reporté car « la présidence de la SADC (Communauté des pays d’Afrique australe) a affirmé ne pas avoir été mise dans la boucle » et n’avoir pas été suffisamment informée, a indiqué à la presse un haut responsable onusien sous couvert d’anonymat.
« Certains pays ont besoin de davantage de temps pour examiner cet accord », a confirmé à l’AFP la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo, ajoutant que son pays était pour sa part prêt à le signer. Mme Mushikiwabo a assuré que l’accord pourrait être signé « dans les prochains jours, ou dans les prochaines semaines ».
L’ONU propose de renforcer les 17.000 hommes de sa mission en RDC par une « force d’imposition de la paix » d’environ 2.500 hommes chargée de neutraliser les nombreux groupes armées en RDC.
Cette « brigade d’intervention » intègrerait notamment un projet de force neutre pour la RDC, discuté au sein de l’UA depuis l’an dernier, sans résultat tangible à ce jour.
Le nouvel accord devait être signé par les présidents de RDC, du Rwanda et de l’Ouganda, ceux d’Angola, du Burundi, du Congo (Brazzaville), voisins de la RDC, ainsi que ceux d’Afrique du Sud et de Tanzanie. 

AFP 

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