L’opposition centrafricaine a désigné à l’unanimité l’opposant et avocat Nicolas Tiangaye comme futur Premier ministre du gouvernement d’union nationale qui doit être formé conformément aux accords de paix de Libreville entre le pouvoir et la rébellion, a appris l’AFP dimanche auprès de l’opposition.
« J’ai été désigné à l’unanimité par mes pairs. Nous avons envoyé le courrier avec mon nom au président de la République (François Bozizé) samedi à 18H00 (17H00 GMT) et nous attendons donc ma nomination », a affirmé Me Tiangaye.
Un des principaux opposants, Martin Ziguélé, a confirmé cette information: « Nous avons choisi M. Tiangaye à l’unanimité. Nous sommes tous unis derrière lui ».
Aux termes de l’accord de sortie de crise signé vendredi à Libreville, « un nouveau Premier ministre issu de l’opposition démocratique sera nommé ». Le texte prévoit que Bozizé restera en place jusqu’à la fin de son mandat en 2016 mais qu’il ne « pourra pas révoquer » le nouveau Premier ministre pendant la période de transition de 12 mois.
La désignation de Me Tiangaye était un secret de polichinelle depuis samedi soir mais l’opposition attendait d’en avoir informé la présidence avant de la rendre publique.
Une fois nommé, Me Tiangaye aura la difficile tâche de former un gouvernement où devront figurer à la fois des membres de l’opposition et du pouvoir mais aussi de la rébellion Seleka, ainsi que d’ex-rebelles ayant signé des accords de paix auparavant et de la société civile.
Me Tiangaye s’est rendu célèbre en défendant l’ex-empereur Bokassa en 1986-1987
, en plaidant au Tribunal pénal international pour le Rwanda, mais aussi en se défendant lui-même en 1991 lors du procès intenté contre lui par le régime du président André Kolingba.
Ancien président de la ligue centrafricaine des droits de l’Homme, il a été président du Conseil national de transition (CNT, parlement de transition) en 2003 après la prise de pouvoir de Bozizé et a surtout été un des principaux rédacteurs de la Constitution adoptée en 2004.
Il est porte-parole du Front pour l’annulation et la reprise des élections de 2011, le FARE-2011.
AFP