Des rebelles ont procédé à des bombardements près d’El-Facher, la capitale de l’Etat soudanais du Darfour-Nord (ouest), pour la deuxième fois en moins d’un mois, pour tenter de contrer des raids de l’aviation, a annoncé dimanche un responsable rebelle.
Des habitants ont confirmé avoir entendu des explosions pendant environ une heure, dans la nuit de vendredi à samedi. « On avait l’impression qu’il s’agissait de tirs de mortier », a déclaré l’un d’eux, sous couvert de l’anonymat, en précisant que les tirs semblaient venir de l’ouest d’El-Facher.
L’Armée de libération du Soudan (ALS) de Minni Minnawi a revendiqué ces bombardements, affirmant avoir visé une installation militaire près de l’aéroport d’El-Facher, où les avions de l’armée sont basés.
« Nous voulons arrêter ces avions qui intensifient leurs bombardements dans l’est du djebel Marra », une région montagneuse située à une centaine de kilomètres au sud-ouest d’El-Facher, a déclaré à l’AFP Hussein Minnawi, membre du bureau politique de l’ALS et frère de Minni.
Les rebelles avaient déjà mené une attaque similaire il y a moins d’un mois, a-t-il précisé.
L’aéroport était cependant ouvert dimanche.
Le porte-parole de l’armée soudanaise n’était pas joignable dans l’immédiat.
El-Facher est le quartier général de la mission conjointe de l’ONU et de l’Union africaine au Darfour (Minuad), qui a exprimé cette semaine sa « vive inquiétude » face à une nouvelle escalade des violences.
Au moins 300.000 personnes selon l’ONU –10.000 selon le gouvernement– ont été tuées depuis le début de la guerre du Darfour en 2003 entre des tribus non-arabes et le régime de Khartoum. Les violences ont depuis diminué, mais des heurts entre rebelles et gouvernement ou entre tribus se poursuivent, ainsi que des violences liées au banditisme.
AFP