Le chef des opérations militaires du Hamas, Ahmad Jaabari, a été tué mercredi à Gaza par un raid de l’armée israélienne qui a lancé une opération contre les groupes armés du territoire palestinien.
Ahmad Jaabari, tué dans l’après-midi avec son garde du corps par un raid aérien visant une voiture dans la ville de Gaza, est le plus important chef militaire palestinien à avoir été frappé par une « élimination ciblée » depuis la fin de la dévastatrice offensive israélienne en janvier 2009.
Plusieurs dizaines de raids israéliens ont ensuite frappé la bande de Gaza, faisant au total huit morts, dont Ahmad Jaabari, ainsi que deux mineurs et une femme, et 88 blessés, selon des sources médicales.
L’Egypte, qui avait contribué à l’accalmie observée la veille après trois jours d’affrontements, a rappelé son ambassadeur en signe de protestation.
En revanche, l’administration américaine, aussi bien le département d’Etat que le Pentagone, a condamné les attaques palestiniennes et a réaffirmé « le droit d’Israël à se défendre », tout en « l’encourageant à tout faire pour éviter les victimes civiles ».
« Aujourd’hui, nous avons adressé un message clair au Hamas et aux autres organisations terroristes, et si cela devient nécessaire, nous sommes prêts à étendre l’opération », a averti le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en campagne électorale pour les législatives du 22 janvier.
Dans un communiqué, les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont affirmé que « l’occupant avait ouvert sur lui-même les portes de l’enfer » en tuant leur chef, s’engageant à « continuer sur le chemin de la résistance ».
Au moins 55 roquettes tirées de Gaza ont été tirées vers Israël, 13 étant interceptées par le système de défense anti-missile « Dôme de fer ».
L’armée israélienne a indiqué avoir visé des « sites (de lancement) de roquettes de longue portée (plus de 40 kilomètres) opérés par le Hamas ».
« Pilier de défense »
Avant même l’annonce officielle de la mort de leur chef, des centaines de membres des Brigades Ezzedine al-Qassam s’étaient rassemblés en criant vengeance autour de l’hôpital Al-Chifa, ou il avait été conduit.
L’armée israélienne a revendiqué la liquidation de Jaabari, ajoutant qu’elle « visait à paralyser la chaîne de commandement et de contrôle de la direction du Hamas, ainsi que son infrastructure terroriste ».
Ce raid marque le début d’une opération plus vaste baptisée « Pilier de défense », a annoncé la porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant-colonel Avital Leibovich.
« Après les tirs de roquettes de ces derniers jours contre Israël, le chef d’état-major a décidé d’autoriser une opération contre les organisations terroristes de Gaza, le Hamas, le Jihad islamique et d’autres », a-t-elle déclaré.
Dans la soirée, le cabinet de sécurité israélien a autorisé « si besoin est » la mobilisation d’unités de réservistes.
Selon des témoins palestiniens, des dizaines de chars israéliens étaient stationnés à l’extérieur de la bande de Gaza, près de la frontière avec la bande de Gaza.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est dit « très préoccupé », appelant à mettre fin à tous les actes de violence ».
Après des appels du chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, et du président palestinien Mahmoud Abbas, la Ligue arabe a annoncé une réunion d’urgence de ses ministres des Affaires étrangères samedi.
Ahmad Jaabari, apparu en public le 18 octobre 2011 pour remettre le soldat israélien Gilad Shalit aux médiateurs égyptiens lors de son échange contre un millier de prisonniers palestiniens, était officiellement le lieutenant du chef des Brigades Ezzedine al-Qassam, Mohammad Deïf.
Connu à Gaza comme « le général », ou « le chef d’état-major », il est devenu en 2003, le chef exécutif de fait de la branche armée du Hamas à la suite d’un raid israélien au cours duquel Mohammad Deïf a été blessé.
AFP