La chef des renseignements généraux de Berlin, Claudia Schmid, a annoncé mercredi qu’elle démissionnait après avoir été mise en cause pour avoir supervisé la destruction de documents importants dans l’enquête sur une cellule néonazie accusée d’une dizaine de meurtres racistes.
Mme Schmid, à la tête depuis 2001 de la division berlinoise de l’Office de protection de la Constitution (« Verfassungsschutz »), les renseignements généraux allemands, a remis sa démission à Frank Henkel, responsable de la politique intérieure au sein de l’exécutif berlinois, qui l’a acceptée.
Mme Schmid est la cinquième responsable importante de l’Office à quitter son poste, depuis la découverte il y a un peu plus d’un an du groupe « Clandestinité national-socialiste » (NSU).
Cette cellule – un trio composé de deux hommes, aujourd’hui décédés, et d’une femme actuellement incarcérée – est soupçonnée d’avoir tué neuf étrangers, dont huit Turcs, entre 2000 et 2006, ainsi qu’une policière en 2007.
L’affaire a provoqué un vif émoi en Allemagne car les enquêteurs, RG en tête, se sont vu reprocher de n’avoir pas suffisamment pris au sérieux la thèse des crimes racistes.
Les autorités berlinoises ont récemment admis que des dossiers sur des membres de l’extrême droite, contenant notamment de potentielles informations sur des complices de la NSU, avaient été illégalement détruits en 2010 et en début de cette année.
« Je ne veux pas croire le pire. Je pense toujours qu’il s’agit d’une erreur humaine », a déclaré M. Henkel à l’agence DPA.
Le 2 juillet, le patron des RG au niveau national, Heinz Fromm, 63 ans, avait lui aussi démissionné, après avoir reconnu devant une commission d’enquête parlementaire que des dossiers contenant des informations sur les néonazis avaient été volontairement détruits par des membres de ses services.
AFP