vendredi, avril 26, 2024
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Enquête à Paris après l'arrestation au Mali d'un jihadiste français présumé

Enquête à Paris après l'arrestation au Mali d'un jihadiste français présumé

Une enquête a été ouverte mercredi à Paris après l’arrestation au Mali d’un Français tentant de rejoindre les groupes islamistes du nord du pays, qui pourrait illustrer l’intérêt que semblent désormais porter à cette zone les candidats français au jihad.

Des sources proches des renseignements avaient récemment dit à l’AFP qu’elles redoutaient que les jihadistes français visent désormais la Syrie et le Sahel, plutôt que les zones afghanes et pakistanaises.

La justice française a été avisée mardi par le Mali de l’interpellation samedi matin à Sévaré (centre) de cette personne, a annoncé à l’AFP une source judiciaire.

Actuellement en garde à vue au Mali, l’homme ne conteste pas que son intention était de rallier Tombouctou (nord) pour y rejoindre les groupes islamistes.

Voyageant sous une fausse identité, sous le nom de Khalifa Dramé, il était arrivé jeudi au Mali en provenance de Lisbonne.

L’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris vise le chef d’association de malfaiteurs en vue d’une entreprise terroriste. Elle a été confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

Le parquet tente de vérifier l’identité du Français qui, comme l’a affirmé RFI en citant des sources maliennes, pourrait être un homme connu de la justice française.

Selon la source judiciaire, les enquêteurs français, qui attendent de recevoir ses empreintes, pensent qu’il pourrait s’agir de Ibrahim Aziz Ouattara.

Né en 1988 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), M. Ouattara avait été mis en examen en novembre 2010 dans le cadre d’une instruction ouverte sur des soupçons de projet d’attentat contre le recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur.

Dans l’information judiciaire conduite par les juges antiterroristes Jeanne Duye et Christophe Teissier, neuf personnes ont été mises en examen.

« Rien de dramatique »

Au fil des investigations, les juges se sont intéressés à des séjours de M. Ouattara à l’étranger, au Yémen et au Pakistan notamment, pour y rallier des zones de combat. Il avait été interpellé en Egypte à l’automne 2010 et renvoyé en France.

Alors placé en détention provisoire, Ibrahim Aziz Ouattara avait été libéré en juillet et placé sous contrôle judiciaire.

Un autre suspect mis en examen dans le dossier, Ymad Bilel Benouahab, qui avait aussi été arrêté en Egypte, avait également recouvré la liberté en juillet. Mais il vient d’être condamné dans une autre affaire en octobre à un an de prison ferme pour avoir violemment agressé un sexagénaire qui avait pris une photo de femmes voilées à Paris.

Si le suspect interpellé au Mali se confirme être M. Ouattara, se posera la question de son avenir judiciaire, puisque ce dernier possède la double nationalité française et malienne.

Mercredi, une source sécuritaire malienne a dit à l’AFP que des dizaines de jeunes Européens, dont des Français, ou de jeunes Africains vivant en Europe étaient tentés par le jihad dans le Nord du Mali.

Début octobre, le juge antiterroriste français Marc Trévidic avait fait état à l’AFP de « frémissements de départs » de jihadistes français vers le Mali, notamment « parce que la communauté malienne est importante en France ».

Mais si « ce n’est pas très surprenant, cela n’a encore rien de dramatique », avait-il cependant ajouté.

Deux Français, dont l’un connu de la DCRI, ont été repérés en août par les services secrets français dans une brigade d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali.

Dans une vidéo mise en ligne le 9 octobre par le site mauritanien d’informations Sahara Media, l’un d’eux avait mis en garde la France, les Etats-Unis et l’ONU contre une intervention militaire dans le nord du Mali. 

AFP 

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