Le Soudan a nié lundi que l’Iran soit impliqué dans son usine d’armes de Yarmouk, qui a subi la semaine dernière des explosions et un incendie attribués par Khartoum à une attaque israélienne.
« Le ministère des Affaires étrangères confirme ce que tout le monde sait: l’Iran n’a pas besoin de fabriquer des armes au Soudan, pour l’Iran ou ses alliés », a indiqué le ministère dans un communiqué démentant « toute relation entre la fabrication d’armes au Soudan et tout partenaire étranger ».
Dans la nuit du 23 au 24 octobre, l’usine de Yarmouk a été touchée par une série d’explosions suivie d’un incendie. Selon Khartoum, Israël était derrière cette attaque qui a fait quatre morts et dans laquelle quatre avions furtifs ont été impliqués.
L’Etat hébreu s’est refusé à tout commentaire sur les accusations des autorités soudanaises, mais des responsables israéliens ont accusé Khartoum de servir de base de transit pour les armes iraniennes à destination du Hamas dans la bande de Gaza.
Le ministère soudanais des Affaires étrangères a affirmé qu’Israël, un « Etat hors la loi », faisait « de son mieux pour diffuser des informations fausses à travers différentes sources (…) pour fournir des raisons à cette agression ».
« Cela inclut des affirmations sur des relations prétendues entre le site de Yarmouk, l’Iran et la Syrie, ainsi que le mouvement islamiste Hamas en Palestine, et le Hezbollah au Liban », a dénoncé le ministère.
Jonah Leff, du Small Arms Survey, un groupe de recherche suisse indépendant, avait indiqué jeudi à l’AFP que son groupe avait trouvé des preuves de la présence d’un drone, de mines et d’autres armes iraniennes au Soudan, tout en précisant qu’il pensait qu’elles avaient été acquises directement auprès de Téhéran plutôt que fabriquées sur place.
« Il y a beaucoup de spéculations concernant le fait que l’Iran a fourni une assistance technique aux Soudanais pour la fabrication de leurs armes, mais je n’ai pas été capable de confirmer s’ils produisaient des armes iraniennes », a-t-il ajouté.
Selon Small Arms Survey, des emballages laissent penser que des armes d’origine chinoise sont exportées vers Yarmouk.
Mercredi, le ministre soudanais de l’Information Ahmed Bilal Osmane avait expliqué que l’usine de Yarmouk fabriquait des « armes traditionnelles ».
Fin août, le président soudanais Omar el-Béchir, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide au Darfour, s’était rendu en visite à Téhéran, où il avait qualifiées de « profondément ancrées » les relations entre le Soudan et l’Iran.
Lundi, la chaîne iranienne en langue anglaise Press TV a indiqué sur son site internet que plusieurs navires militaires iraniens étaient arrivés dans un port soudanais, pour une visite en lien avec « la stratégie de la République islamique d’Iran d’étendre sa présence navale dans les eaux internationales ».
AFP