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Côte d'Ivoire: la CPI rejette la demande de mise en liberté de Gbagbo

Côte d'Ivoire: la CPI rejette la demande de mise en liberté de Gbagbo

La Cour pénale internationale (CPI) a rejeté vendredi en appel la demande de mise en liberté provisoire de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné de crimes contre l’humanité au cours des violences post-électorales de 2010-2011.

« Il est approprié de confirmer la décision contestée car elle n’a été affectée d’aucune erreur », a déclaré la juge Sanji Mmasenono Monageng au cours d’une audience publique devant la CPI, qui siège à La Haye.

La défense avait déposé le 1er mai une requête demandant la libération provisoire de Laurent Gbagbo, 67 ans, assurant notamment que cela lui permettrait de « récupérer physiquement et moralement, ce qui lui permettra d’être en forme pour participer à la procédure judiciaire ».

La défense affirmait également que M. Gbagbo, écroué à La Haye depuis novembre 2011, n’avait pas les moyens financiers de prendre la fuite, ses avoirs ayant été gelés.

Ces arguments avaient été réfutés en juillet par les juges de la chambre préliminaire et la défense avait interjeté appel. La juge Sanji Mmasenono Monageng a notamment soutenu vendredi que la CPI avait reçu des preuves montrant que des avoirs de M. Gbagbo ou de son épouse n’avaient pas été gelés.

Elle a également confirmé l’avis de la chambre préliminaire selon lequel la détention de M. Gbagbo, qui dispose d’un réseau de partisans « important et bien organisé » en Côte d’Ivoire, est nécessaire pour éviter qu’il n’entrave l’enquête en cours à son sujet.

Un rapport d’experts travaillant pour l’ONU, que l’AFP s’est procuré début octobre, tend à montrer que des exilés du camp Gbagbo cherchent des appuis dans la région pour déstabiliser le régime d’Alassane Ouattara à Abidjan et que des liens ont été établis avec Ansar Dine, un groupe islamiste armé du nord du Mali.

Ce document de 26 pages, fermement rejeté par le camp Gbagbo, doit être examiné le 31 octobre par le Conseil de sécurité.

La juge de la CPI a également souligné la « gravité » des crimes dont est accusé Laurent Gbagbo pour justifier sa décision.

« Je ne peux pas faire de commentaires », a assuré à des journalistes Emmanuel Altit, avocat de M. Gbagbo, devant la CPI, immédiatement après l’audience. « C’est un long processus », s’est-il limité à dire.

Premier ex-chef d’Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo est soupçonné par la CPI d’être « co-auteur indirect » de crimes contre l’humanité commis pendant les violences post-électorales de 2010-2011. Son refus de céder le pouvoir à son rival, l’actuel président Alassane Ouattara, avait plongé le pays dans une crise qui avait fait 3.000 morts.

« Liberté pour Laurent Gbagbo! Le président élu par son peuple! », a lancé un des quelques partisans de l’ancien chef d’Etat rassemblés devant le bâtiment de la CPI, arborant le texte « Gbagbo biento hors barro (sic) » sur son pull à capuche noir.

« On garde toujours espoir », a pour sa part déclaré à l’AFP un autre partisan de M. Gbagbo, Abel Naki, président du Cri panafricain, une organisation qui « se bat pour les droits de l’Afrique et des Africains ».

« Il y a des choses qui peuvent évoluer au niveau de la décision des juges », a-t-il ajouté, espérant que ceux-ci pourraient revoir leur décision notamment au vu de l’état de santé de Laurent Gbagbo.

Initialement prévue le 18 juin puis reprogrammée au 13 août, l’audience de confirmation des charges pesant contre l’ancien président ivoirien, préalable à la tenue d’un éventuel procès, a été reportée sine die dans l’attente d’une évaluation médicale. 

AFP 

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