vendredi, mars 29, 2024
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Nigeria: au moins 31 morts dans une série d'attaques

Nigeria: au moins 31 morts dans une série d'attaques

Au moins 31 personnes ont été tuées dans une série d’attaques attribuées au groupe islamiste Boko Haram, qui ont touché depuis  jeudi deux villes du nord-est du Nigeria, ont indiqué samedi des habitants, une responsable hospitalière et l’armée.

Après des violences qui ont secoué Potiskum et Maiduguri de jeudi à vendredi, faisant au total 24 morts, sept personnes ont été tuées par balles samedi matin par des militants du groupe islamiste radical Boko Haram.

Des habitants ont confirmé ces meurtres samedi à Potiskum.

« J’ai reçu des informations sur la mort d’un ancien responsable des douanes et un ex policier et de cinq membres de leurs familles par Boko Haram à Potiskum ce matin », a déclaré à l’AFP, Patrick Egbunibe, responsable de la police de l’Etat de Yobe, où se trouve Potiskum.

Il a précisé que les tueurs avaient exécuté l’ancien responsable des douanes, Ajiya Waziri, son fils médecin, avant d’attaquer l’ex policier, Haruna Adamu et quatre membres de sa famille, à Potiskum également.

Des habitants ont indiqué que M. Waziri et son fils avaient été enlevés de leur domicile et emmenés en banlieue où ils ont été tués par balles par leurs ravisseurs qui ont abandonné leurs cadavres dans la rue.

D’autres habitants ont précisé que des assaillants avaient également pénétré dans la maison de M. Adamu, un ancien haut fonctionnaire de la police du secteur de Sabon Layi à Potiskum et tiré des coups de feu peu après minuit.

Un voisin, Tabiu Hamza, a déclaré: « Je me suis précipité vers la maison après que les tireurs soient partis, pour découvrir que cinq membres de la famille, dont M. Adamu, sa femme et trois enfants étaient morts ».

Peu auparavant samedi, également à Potiskum, une infirmière de l’hôpital général avait signalé l’arrivée de 20 corps à la morgue et des habitants ont indiqué que trois morts avaient été enterrés par leurs familles à la suite des explosions et des fusillades survenues dans cette ville jeudi et vendredi.

« Nous avons à présent un total de 20 cadavres amenés hier après l’attaque de la nuit précédente », a indiqué à l’AFP l’infirmière sous couvert de l’anonymat.

« La plupart d’entre eux ont été tués par balles mais quelques uns ont eu la gorge tranchée. Parmi les morts, figurent un officier de police et un gardien de prison », a-t-elle précisé.

Des habitants estiment que le bilan pourrait être plus élevé car plusieurs familles ont enlevé les corps de leurs proches dans la rue pour les enterrer.

« J’ai participé à l’enterrement de trois habitants tués dans les attaques. J’ai assisté à leurs funérailles successives hier. Ce sont les seules dont j’ai eu connaissance. Il a pu y en avoir d’autres », a raconté à l’AFP une habitante, Hamisu Nababa.

A quelques 200 km à l’est, dans la ville de Maiduguri (nord-est), considérée comme le berceau du groupe radical Boko Haram, une personne a été tuée par balle et quatre blessées, selon un bilan communiqué par l’armée après des troubles jeudi et vendredi.

Ce bilan faisait également état de 11 boutiques brûlées.  

Des explosions, suivies de fusillades ont frappé Maiduguri jeudi et vendredi.

Des habitants de Potiskum ont rapporté que plusieurs écoles et un bâtiment officiel avaient été incendiés.

Une source militaire a indiqué que plusieurs immeubles ont été détruits par des bombes artisanales et qu’un barrage de sécurité a été attaqué.

Les forces de sécurité ont souvent été accusées de riposter brutalement aux attaques qui ont frappé le pays et ont été accusées d’avoir tué des civils et incendié des habitations.

Nigeria: au moins 31 morts dans une série d'attaques

Il n’était pas clairement établi si l’armée était responsable de destructions à Potiskum et les habitants ont rapporté que des assaillants ont lancé des bombes artisanales sur les maisons.

A Maiduguri, un ouvrier du bâtiment chinois a été tué vendredi, selon une source militaire, et quatre personnes ont été blessées.

Les autorités nigérianes ont par ailleurs affirmé vendredi avoir arrêté un haut responsable présumé de Boko Haram au domicile d’un sénateur, à Maiduguri.

« Un chef de haut niveau de Boko Haram, un certain Shuaibu Mohammed Bama, qui était sur la liste des terroristes recherchés (…) a été arrêté par la force spéciale de l’armée au domicile d’un sénateur en activité », selon un communiqué de la force spéciale à Maiduguri qui précise que l’arrestation a eu lieu jeudi.

Le communiqué n’identifie pas le sénateur.

Des informations ont fait état dans le passé de liens entre des membres de Boko Haram et des hommes politiques locaux.

Par ailleurs, neuf corps criblés de balles ont été retrouvés dans la ville de Mubi, dans le nord-est du Nigeria, dans laquelle un massacre dans une université avait fait 40 morts début octobre, a indiqué samedi un médecin de l’hôpital général de la ville.

Les soldats nigérians avaient été déployés après le massacre dans cette ville de l’Etat d’Adamawa et sont accusés de ces exactions par les habitants.

Des crimes contre l’humanité « ont pu être commis » à la fois par les forces nigérianes et le groupe islamiste radical Boko Haram, a déclaré le 11 octobre le groupe de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch (HRW).

Une vague de violence perpétrée par le groupe islamiste secoue le nord et le centre du Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique et premier producteur de pétrole du continent.

Les assassinats et attentats de Boko Haram dans le centre et le nord du Nigeria et leur répression ont fait environ de 2.800 morts depuis 2009. 

AFP 

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