Le président Jacob Zuma a repris mercredi ses consultations au sommet avec les partenaires sociaux pour trouver une issue à la violente crise sociale qui secoue l’Afrique du Sud depuis août.
Rien n’indiquait pour l’instant que la réunion qui se tient dans les locaux du gouvernement à Pretoria puisse déboucher sur davantage que des bonnes paroles.
Seule a été évoquée la possibilité d’un appel aux dirigeants d’entreprises à montrer l’exemple et à geler leur rémunération pendant un an, alors que la crise mondiale contrecarre les efforts du gouvernement pour créer des emplois et lutter contre des inégalités parmi les plus élevées au monde.
La vague de grèves sauvages dans les mines, qui a fait plus de 50 morts depuis août dans ce secteur essentiel de l’économie nationale, n’a rien arrangé, donnant de l’Afrique du Sud l’image d’un pays à la situation sociale explosive et à l’appareil politique, syndical et patronal incapable de reprendre le contrôle.
Mercredi, la situation sur le terrain restait conflictuelle et par endroits, propice aux débordements de violence, alimentée par la forte détermination des grévistes à arracher les fortes hausses de salaires qu’ils réclament.
L’activité a repris à 100% dans la majeure partie de la mine d’or de Beatrix exploitée par Gold Fields dans le centre du pays mais la production d’or de ce groupe sud-africain était toujours paralysée près de Johannesburg.
Un ultimatum a été lancé mardi aux grévistes qui ont jusqu’à jeudi 14h00 (12h00 GMT) pour se présenter au travail, sans quoi ils seront licenciés.
« On attend de voir », a déclaré un porte-parole de Gold Fields Willie Jacobsz, en précisant que « la situation était calme sur le terrain ». Le groupe accuse un manque à gagner de 1,2 milliard de rands (105 millions d’euros) depuis le début de la grève sauvage, menée par des salariés en colère contre leur syndicat national, le NUM.
La tension était nettement plus élevée chez AngloGold Ashanti où des violences ont été enregistrées dans la matinée aux abords d’une mine d’or de ce groupe sud-africain dans la périphérie de Johannesburg, à Moab Khotsong.
Selon la direction, une partie du personnel désireux de revenir au travail et de bénéficier des nouvelles conditions salariales consenties par la Chambre des mines a été pris pour cible. Des non-grévistes ont eu leur véhicule caillassé et « il y a eu quatre blessés », selon un porte-parole Alan Fine.
A Mponeng, une autre mine d’AngloGold Ashanti proche de Fochville (nord-ouest), un important dispositif policier a été déployé en prévision d’un rassemblement de plusieurs milliers de grévistes, et un hélicoptère survolait la zone.
Chez Amplats, numéro un mondial du platine, l’impasse dure depuis le 12 septembre.
AFP