vendredi, mars 29, 2024
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La Francophonie demande des sanctions pour les exactions dans l'Est de la RDC

La Francophonie demande des sanctions pour les exactions dans l'Est de la RDC

La Francophonie a demandé dimanche « des sanctions ciblées » contre les auteurs de violences dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), à la clôture de son sommet à Kinshasa, marquée par la vive réplique du pouvoir congolais aux critiques sur l’état de sa démocratie.

Le président Joseph Kabila a saisi l’occasion de la conférence de presse finale du sommet pour avoir le dernier mot dans les échanges qu’il avait eus à Kinshasa avec le président français François Hollande, reparti samedi soir.

« La RDC, notre pays, est fier de la démocratie exercée dans ce pays. La RDC n’est pas du tout complexée par le niveau de démocratie, de liberté, de la situation des droits de l’homme », a-t-il insisté. « Nous pratiquons la démocratie dans ce pays par conviction. Conviction, et non pas par contrainte », a-t-il dit.

François Hollande avait estimé que la situation en RD Congo était « tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l’opposition ». Il avait aussi tenu à rencontrer, à Kinshasa, le principal opposant, Etienne Tshisekedi, qui conteste toujours la victoire de Joseph Kabila aux élections de 2011, marquée par de nombreuses fraudes.

Au côté de M. Kabila à la conférence de presse, la ministre française de la Francophonie, Yamina Benguigui, a dû répondre, embarrassée, à une question ironique sur « le jeu du chat et de la souris » joués par la France et la RDC sur la question des droits de l’homme. « Il n’y a pas de jeu », a-t-elle répondu.

Elle a présenté la RDC comme un « immense pays avec une jeune démocratie » et a ajouté: « si l’on peut apporter un peu plus sur la situation des droits de l’homme, ce pays, déjà très grand, sera beaucoup plus fort ».

La Francophonie demande des sanctions pour les exactions dans l'Est de la RDC

Le président Kabila a quitté la salle sans saluer Mme Benguigui.

Auparavant, le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, avait vanté « une Francophonie populaire et enthousiaste » en RDC. « Ce sommet de Kinshasa a été un grand succès, d’autant plus que nous avions sur notre route beaucoup d’obstacles », a-t-il dit.

« Le véritable enjeu de ce sommet, c’était qu’il se tienne, ici, en RDC », en dépit de toutes les difficultés d’un des pays les plus pauvres du monde et du conflit à sa frontière de l’Est, avait auparavant déclaré à l’AFP un responsable politique au sein de l’OIF. « Il s’agissait aussi de voir jusqu’où on pouvait aller, face au régime de Joseph Kabila, pour que ce sommet serve de levier à des réformes et à la promotion des droits de l’homme », avait estimé cette source.

Réserves du Rwanda 

Dans une résolution – non contraignante – sur la situation en RDC, la Francophonie a condamné dimanche, « les violations massives des droits de l’homme et du droit humanitaire dans l’Est de la RDC »: « meurtres de civils, déplacement de populations, recrutement d’enfants soldats et violences sexuelles ».

L’organisation a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d' »adopter des sanctions ciblées contre tous les responsables des exactions commises », en pointant aussi bien la responsabilité des hutu rwandais des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) que des membres du Mouvement M23, né il y a cinq mois d’une mutinerie d’officiers congolais tutsi, ex-rebelles.

Cette résolution a été adoptée malgré la « réserve » exprimée sur ce point par le Rwanda, qui a également rejeté l’appel à « poursuivre en justice les auteurs des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis » en RDC.

Un rapport de l’ONU a récemment mis en cause le soutien accordé par des responsables militaires rwandais aux rebelles du M23. 

La Francophonie demande des sanctions pour les exactions dans l'Est de la RDC

La Francophonie s’est aussi globalement engagée à soutenir l’Afrique dans tous les domaines, dans sa déclaration de Kinshasa en 60 points, résumant les engagements des 57 pays membres et 20 observateurs. Et l’organisation a de nouveau plaidé pour « l’indispensable réforme du Conseil de sécurité » afin d’y « donner aux pays africains toute leur place ».

Dans une résolution consacrée au Nord du Mali, occupé depuis six mois par des groupes islamistes armés, la Francophonie a appelé, au « renforcement du processus de négociation » avec toutes les parties maliennes « à l’exclusion des mouvements terroristes », tout en exprimant son « soutien » à la demande d’intervention internationale formulée par Bamako.

 Dakar en 2014 

Des résolutions – non contraignantes – ont également été adoptées sur les crises à Madagascar et en Guinée-Bissau, la bonne gouvernance dans les industries extractives et forestières ainsi que le renforcement de la lutte contre la piraterie maritime dans le golfe de Guinée.

Le prochain sommet de la Francophonie aura lieu au Sénégal, pays natal de l’actuel secrétaire général de l’organisation, Abdou Diouf. Les autres postulants à l’organisation – Vietnam, Moldavie et Haïti – avaient finalement retiré leur candidature pour que Dakar soit choisi à l’unanimité.

« Si Dakar a été choisie, c’est aussi pour saluer la démocratie sénégalaise », a lancé M. Sall élu en mars.  

AFP 

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