Excellente nouvelle pour Barack Obama deux jours après son débat raté face au républicain Mitt Romney: le chômage est passé sous la barre des 8% en septembre, un chiffre annoncé vendredi à un mois de l’élection présidentielle.
Le président, devant 2.000 partisans en Virginie (est) puis 9.000 en Ohio (nord), a inauguré une nouvelle expression dans son discours de campagne, « nous allons à nouveau de l’avant », ne cachant pas sa satisfaction après l’annonce d’une chute du taux officiel à son niveau le plus bas depuis son accession au pouvoir en janvier 2009.
La campagne Obama passait par une phase difficile depuis la performance sans relief du président face à un Mitt Romney offensif lors du débat présidentiel de mercredi, à Denver (Colorado, ouest), suivi à la télévision par plus de 67 millions d’Américains. Cette baisse de 0,3 point du taux de chômage lui apporte un ballon d’oxygène salutaire.
« Ce pays est allé trop loin pour revenir en arrière aujourd’hui », a lancé vendredi le président, successivement à Fairfax et à Cleveland.
Le taux officiel s’est établi à 7,8% en septembre contre 8,1% en août, selon le département du Travail. Ce chiffre tombe d’autant mieux que M. Romney accuse depuis des mois le président d’être responsable du maintien d’un chômage supérieur à 8% depuis le mois ayant suivi son entrée à la Maison Blanche.
Le candidat républicain n’a pas pour autant modéré ses critiques vendredi, jugeant que ces chiffres ne reflétaient pas « une vraie reprise ».
En déplacement dans l’ouest de la Virginie, en pleine région du charbon, il a souligné que le chômage avait baissé « principalement parce que de plus en plus de gens ont arrêté de chercher du travail ».
« On dirait que le chômage s’améliore, mais la réalité est que si autant de gens appartenaient à la population active que lorsque le président a été élu, le taux de chômage se situerait autour de 11% », a déclaré le candidat.
Créations nettes d’emploi en baisse
M. Romney, un ancien chef d’entreprise, a fait de l’emploi un des thèmes centraux de sa campagne, promettant de créer 12 millions de postes en quatre ans s’il était élu le 6 novembre.
Certaines personnalités conservatrices allaient beaucoup plus loin que le candidat républicain vendredi en contestant la réalité des chiffres eux-mêmes, sans toutefois apporter la moindre preuve de leurs doutes.
Jack Welch, ancien patron du groupe américain GE, a ainsi immédiatement écrit sur son compte Twitter, suivi par 1,3 millions d’abonnés: « Incroyables chiffres du chômage… Ces gars de Chicago sont prêts à tout… Ils n’arrivent pas à débattre donc ils modifient les chiffres », une référence directe à Barack Obama, ancien élu de Chicago.
Une accusation à laquelle a répliqué sèchement la secrétaire au Travail, Hilda Solis: « Je me sens insultée quand j’entends cela. Notre organisme de fonctionnaires est extrêmement professionel, avec les plus grands économistes ».
Ces assertions sont « totalement absurdes », a renchéri le porte-parole adjoint de la Maison Blanche, Josh Earnest, dans l’avion Air Force One qui transportait M. Obama à Cleveland.
Le taux de chômage officiel aux Etats-Unis, à 5% début 2008, avait doublé en moins de deux ans à cause de la récession qui s’est étalée de 2007 à 2009 et s’est traduite par la perte de 12 millions d’emplois.
Les chiffres publiés vendredi apportent toutefois de l’eau au moulin des républicains puisqu’ils indiquent que les créations nettes d’emploi dans le pays ont baissé de 20% par rapport à août.
Entre la contre-performance de M. Obama au débat et les chiffres du chômage qui pourraient le conforter, les deux camps devraient avoir les yeux rivés dans les prochains jours sur les sondages électoraux.
Avant mercredi, M. Romney accusait en moyenne trois points de retard sur M. Obama, mais jusqu’à dix dans l’Ohio, Etat qu’il doit gagner s’il veu
t préserver ses chances de s’installer à la Maison Blanche et que M. Obama visitait vendredi pour la 29e fois depuis le début de sa présidence.
AFP