jeudi, avril 18, 2024
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Nigeria: nombreuses arrestations après la tuerie de Mubi qui a fait 40 morts

Nigeria: nombreuses arrestations après la tuerie de Mubi qui a fait 40 morts

La police a annoncé mercredi avoir arrêté de nombreux suspects après le massacre la veille d’une quarantaine de personnes dans un foyer universitaire du nord-est du Nigeria, abattues par balles ou retrouvées la gorge tranchée.

« Nous avons procédé à plusieurs arrestations, en fait nous avons arrêté de nombreux suspects en relation avec la tuerie » survenue dans la ville de Mubi, a dit un porte-parole de la police, Mohammed Ibrahim, sans fournir de précisions.

Un responsable scolaire a ajouté sous couvert d’anonymat que la plupart des personnes arrêtées étaient des étudiants.

L’armée a ratissé mercredi la ville pour tenter de retrouver les auteurs du massacre et le président Goodluck Jonathan a ordonné aux forces de sécurité de tout faire pour élucider une tuerie qu’il a qualifiée de « tragique, triste et choquante ».

L’attaque, qui a aussi fait 15 blessés et dont les motivations sont encore inconnues, a eu lieu mardi aux premières heures à proximité du campus d’une école polytechnique en périphérie de Mubi, dans l’Etat d’Adamawa.

Cet Etat a déjà été la cible de violences attribuées au groupe islamiste radical Boko Haram. Mais la police n’exclut pas que le drame soit lié à la tenue d’élections étudiantes, car plusieurs des victimes étaient des candidats à ce scrutin qui avait entraîné des tensions sur le campus.

Le bilan de la tuerie est passé de 26 à « au moins 40 personnes » mercredi midi, sur la base des déclarations d’habitants de la ville.

« Vingt cinq personnes ont été amenées à la morgue. Les corps d’une quinzaine d’autres dont les familles résident à Mubi ont été emmenées par leurs proches »,  a déclaré sous couvert de l’anonymat un responsable de l’école.

Les forces de sécurité, mobilisées en nombre, se sont lancées dans la traque des tueurs, alors que la ville restait placée sous couvre-feu de 15 heures jusqu’à 6 heures du matin, une mesure toujours en vigueur depuis les opérations de l’armée contre Boko Haram la semaine dernière. 

« Des soldats, des policiers et des membres des services secrets ont été déployés à Mubi », a déclaré un porte-parole de la police, Mohammed Ibrahim. « Ils passent la ville au peigne fin dans l’espoir de trouver la piste des tueurs. 

« L’armée fouille maison par maison », a témoigné Abubakar Ahmed, chef de la Croix-Rouge de l’Adamawa.

 Conflit entre étudiants ou acte terroriste ? 

 Deux pistes sont avancées pour expliquer le drame : un conflit entre étudiants lié à des élections dans le campus, éventuellement aggravé par des rivalités ethniques, ou bien un acte terroriste des islamistes radicaux. 

D’après la police, les assaillants connaissaient leurs victimes, qu’ils ont appelées par leurs noms dans chacune des maisons du campus où ils sont entrés, avant de les égorger ou de les abattre.

Le président Jonathan « a ordonné aux agences de sécurité d’enquêter à fond sur l’affaire parce que ce genre d’incident où des gens sont appelés et tués est vraiment choquant », a dit son porte-parole.

La plupart des personnes ciblées sont des étudiants de l’école polytechnique, et plusieurs étaient candidats à un scrutin qui était source de tension. Les autres victimes sont des gardes de sécurité et un militaire à la retraite.

L’école polytechnique fédérale de Mubi est mixte ethniquement, selon le porte-parole de la police, et de possibles tensions entre étudiants, Haoussas musulmans et Igbos chrétiens, ont aussi été évoquées. Le Nigeria connaît périodiquement des rivalités ethniques qui dégénèrent en violences meurtrières.

Mais selon des résidents du foyer, les victimes sont aussi bien chrétiennes que musulmanes. Et des responsables locaux peinent à croire comment des tensions entre étudiants auraient pu conduire à une telle folie meurtrière, dans cette ville universitaire et carrefour commercial près de la frontière du Cameroun.

L’autre piste avancée par les enquêteurs serait une opération terroriste du groupe Boko Haram, tenu responsable par l’ONG Human Rights Watch de 1.400 morts au Nigeria
depuis 2010, et qui est soupçonné de liens avec Al-Qaïda.

L’armée nigériane a revendiqué ces dernières semaines plusieurs succès contre ce groupe, dont trois dirigeants figurent sur la liste noire des « terroristes » du département d’Etat américain.

La semaine dernière, l’armée a annoncé avoir tué un des commandants de Boko Haram et avoir arrêté plus de 150 membres du groupe lors d’un raid mené précisément dans la ville de Mubi.

Les attentats commis par ce groupe radical ont accentué la division du pays le plus peuplé d’Afrique (plus de 160 millions d’habitants) entre le nord musulman, où le groupe radical veut établir un Etat islamique, et le sud chrétien. 

AFP 

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