jeudi, décembre 5, 2024
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Afrique du Sud: le syndicat des mines, débordé par sa base, propose des négociations

Afrique du Sud: le syndicat des mines, débordé par sa base, propose des négociations

Le syndicat national des mines d’Afrique du Sud (NUM), débordé par sa base dans la récente vague de grèves sauvages qui perturbe la production d’or et de platine du pays, a tenté de reprendre la main mardi en proposant au patronat des négociations immédiates, alors que le conflit a fait encore cinq morts ce week-end.

Impuissant à canaliser le mécontentement des mineurs dont il négocie pourtant la rémunération depuis des années, le NUM a annoncé qu’une équipe de négociateurs se rendrait mercredi à la Chambre des mines pour discuter du sort des mineurs d’or et de charbon, soit environ 120.000 salariés.

Les mines de platine, où les négociations ont lieu par entreprise et non par branche, et où le mouvement a débuté en août, ne sont pas concernées.

Le NUM qui a lui-même négocié l’an dernier un accord salarial pour deux ans avec la Chambre des mines n’a visiblement d’autres choix que de dénoncer aujourd’hui à son tour des niveaux de salaires et des conditions de travail qualifiées de « pathétiques ».

« Bien que le NUM n’approuve pas les grèves sauvages et ne les encourage pas, précisément parce qu’elles exposent les travailleurs à des mesures de rétorsion de l’employeur (…) le NUM et le Cosatu soutiennent totalement la revendication légitime des mineurs d’être mieux payés et de voir leurs conditions de travail améliorées », a déclaré lors d’une conférence de presse Zwelinzima Vavi, secrétaire général du Cosatu, la confédération nationale des syndicats.

« Nous appelons la Chambre des mines à démarrer des négociations sans attendre avec le NUM et d’autres syndicats de l’industrie minière pour trouver une solution durable à l’impasse actuelle », a-t-il ajouté.

Le NUM a aussi lancé un appel aux entreprises à ne pas licencier massivement les grévistes, menaces qui selon lui ne font qu’ajouter de l’huile sur le feu. Un appel qui vise essentiellement Amplats, filiale du géant du platine anglo-sud-africain Anglo American qui a convoqué ses salariés en conseil de discipline mardi.

Selon le secrétaire général du NUM, cinq morts sont à déplorer depuis dimanche autour de Rustenburg, l’épicentre du mouvement social, pas dans les installations minières mais dans les baraquements de mineurs alentour.

Ces violences ont eu lieu « à la suite de l’annonce par Amplats de son intention de rompre les contrats de travail », a affirmé M. Baleni. « Notre crainte est que plus il y aura de licenciements, plus la violence augmentera », a-t-il ajouté.

Depuis vendredi soir, plusieurs attaques au cocktail molotov ont eu lieu contre des permanents syndicaux, sous-entendu du NUM, ou contre des bâtiments d’Amplats, a-t-il dit.

Quatre voitures ont aussi été incendiées, selon la police qui suppose que les grévistes d’Amplats sont derrière ces actes de vandalisme.

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Les cinq morts s’ajoutent au 46 personnes tuées en août et en septembre durant la grève sauvage de la mine de platine de Marikana, exploitée par le groupe britannique Lonmin, dont 34 grévistes abattus par la police le 16 août.

Depuis lundi, une commission d’enquête indépendante nommée par le gouvernement est sur place pour élucider ce massacre qui a rappelé à l’Afrique du Sud les pires heures de l’apartheid.

Un mineur a déclaré mardi au juge Ian Farlam, président la commission, ce que de nombreux autres mineurs avaient déjà affirmé à l’AFP, à savoir que des permanents du NUM avaient ouvert le feu et tué deux mineurs aux tout premiers jours du conflit à Lonmin, illustrant les relations tendues entre le syndicat majoritaire, les grévistes et le syndicat radical Amcu.

Mardi matin, les principales mines sud-africaines du géant Anglo American étaient toujours à l’arrêt, de même que les installations aurifères de Gold Fields et AngloGold Ashanti.

Les revendications salariales vont de 12.500 à 18.000 rands mensuels (1.100 à 1.665 euros).

Loin de faire leur mea culpa, les dirigeants syndicaux ont rejeté l’escalade de la violence sur les employeurs, accusant en particulier le groupe sud-afri
cain Impala d’avoir semé la zizanie en début d’année en accordant des augmentations à une catégorie de mineurs et pas aux autres, et « plus grave encore en dehors du cadre de la négociation collective », selon M. Vavi. 

AFP 

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