mercredi, avril 24, 2024
AccueilNon classéAfrique du Sud: Malema rattrapé par la justice pour son enrichissement suspect

Afrique du Sud: Malema rattrapé par la justice pour son enrichissement suspect

Afrique du Sud: Malema rattrapé par la justice pour son enrichissement suspect

Le jeune agitateur sud-africain Julius Malema a été inculpé mercredi dans une affaire de marchés publics truqués, qu’il a immédiatement dénoncée comme un complot du président Jacob Zuma contre lui.

Renvoyé de l’ANC au pouvoir pour indiscipline, « Juju », 31 ans, s’est vu signifier les charges pesant contre lui, lors d’une très brève audience devant le tribunal de Polokwane, chef lieu du Limpopo où il soupçonné d’avoir tiré profit de ses amitiés politiques à la tête de la province.

« L’accusé comparaît devant la cour pour blanchiment d’argent et pour avoir bénéficié de revenus provenant d’activités illégales », a déclaré le représentant du parquet à l’audience, dont le prévenu est ressorti libre.

L’affaire porte sur l’équivalent de plusieurs millions d’euros de fonds publics destinés à l’entretien des routes et dont une partie est soupçonnée d’avoir atterri dans la poche de Julius Malema, déchu en avril de la présidence de la Ligue de jeunesse de l’ANC qu’il dirigeait depuis quatre ans.

Selon l’acte d’accusation, cela lui aurait permis de financer l’achat d’une propriété agricole de 3,9 millions de rands (370.000 euros) et d’une Mercedes.

Il ne s’agirait là que du premier volet de l’enquête, selon la police.

Il a été laissé en liberté contre une caution de seulement 10.000 rands, l’équivalent d’environ mille euros. Il encourt une peine maximum de 15 ans et une importante amende.

Afrique du Sud: Malema rattrapé par la justice pour son enrichissement suspect

La prochaine audience aura lieu le 30 novembre, juste avant un grand congrès de l’ANC au cours duquel M. Zuma, cible préférée de Julius Malema, briguera un deuxième mandat à la tête du parti, ce qui garantirait à terme sa réélection à la présidence.

A sa sortie du tribunal, M. Malema, condamné plusieurs fois pour ses dérapages verbaux, a copieusement insulté M. Zuma, traité d’illettré » et d’ignorant ».

Visiblement à son aise, il a assuré être « prêt à répondre à toutes les questions » de la justice, devant un millier de sympathisants venus l’acclamer et le soutenir près du tribunal.

« Certaines personnes ont décidé de conspirer contre moi et lancé des poursuites. Ils cherchent des preuves contre moi, c’est Jacob Zuma qui les envoient », a-t-il lancé, en ajoutant: « Même un pistolet braqué ne peut pas m’intimider ».

Privé de l’appareil de l’ANC, M. Malema conserve un important pouvoir de nuisance, attirant les médias partout où il passe par ses provocations et attaques incessantes contre les ratés de l’Afrique du Sud post-apartheid.

Les graves troubles sociaux qui secouent le secteur économique clé des mines depuis août lui ont fourni une nouvelle occasion d’encourager les plus pauvres à se dresser contre un système qui n’a pas mis fin à leurs difficultés économiques 18 ans après la fin du régime raciste en 1994.

 Peu après la fusillade policière qui a fait 34 morts parmi les grévistes de la mine de platine de Marikana le 16 août, le jeune tribun a entrepris de faire la tournée des mines pour appeler à la révolution, à la démission de M. Zuma et à étendre la grève.

Si le conflit est résolu à Marikana, c’est toujours l’impasse chez le géant anglo-sud-africain Anglo American, dont plus de 80% des 26.000 mineurs de Rustenburg refusent toujours de reprendre le travail. Des mouvements de grève illégaux touchent aussi plusieurs mines d’or, notamment chez AngloGold Ashanti.

Dans la foule des partisans de Malema à Polokwane, ils étaient nombreux à critiquer une affaire qu’ils considèrent comme montée de toutes pièces.

Le train de vie de M. Malema a cependant suscité des interrogations bien avant sa disgrâce et l’ANC a démenti toute ingérence dans la procédure judiciaire.

En 2011, la journaliste irlandaise Fiona Forde suggérait dans un livre qui lui est consacré que Malema avait fait un modèle de république bananière de sa province natale. 

AFP 

RELATED ARTICLES

Most Popular

Recent Comments