dimanche, décembre 15, 2024
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Soudans: fin du 2e jour des discussions sans accord entre présidents

Soudans: fin du 2e jour des discussions sans accord entre présidents

Le deuxième jour de discussions à Addis Abeba entre les présidents soudanais Omar el-Béchir et sud-soudanais Salva Kiir a pris fin lundi soir sans accord sur les différends qui les ont menés au bord de la guerre au printemps, malgré la pression internationale.

Les entretiens entre les deux chefs de l’Etat, en présence du Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn et du médiateur de l’Union africaine (UA), l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki, ont été suspendus pour la nuit et reprendront mardi autour des points de friction décrits comme concernant les zones frontalières contestées et des questions de sécurité.

« La rencontre reprendra mardi (…), les questions (en suspens) seront abordées », a déclaré à la presse le négociateur en chef sud-soudanais Deng Alor.

Peu d’informations ont filtré sur le déroulement et l’avancée des discussions à huis clos visant à régler définitivement les questions laissées en suspens par l’accord de paix de 2005, qui a mis fin à des décennies de guerres civiles entre rebelles du sud et gouvernement de Khartoum et a débouché sur l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011.

Lundi soir, les membres des deux délégations semblaient pessimistes sur les chances qu’un accord global soit trouvé.

Un membre de la délégation soudanaise, El-Obeid Morawah, a toutefois assuré que « des progrès ont été faits », sans pour autant donner de détails, confirmant simplement la poursuite des discussions mardi.

« Tenir des propos pessimistes ou bloquer des avancées peut être une tactique de négociation, une chance existe toujours qu’un accord soit trouvé », a estimé un diplomate occidental.

Soudans: fin du 2e jour des discussions sans accord entre présidents

L’annonce de ce sommet entre les présidents des deux Soudans avait fait renaître l’espoir d’un accord global, alors que l’actuel cycle de pourparlers entre négociateurs soudanais et sud-soudanais, qui avait repris le 4 septembre à Addis Abeba, semblait largement infructueux.

MM. el-Béchir et Kiir s’étaient déjà rencontrés en tête-à-tête le 14 juillet, en marge d’un sommet de l’UA, leur premier entretien depuis les intenses combats frontaliers ayant opposé leurs armées respectives entre mars et mai.

A l’issue de la rencontre, Pagam Amum, négociateur sud-soudanais, avait assuré que les deux chefs d’Etat avaient trouvé des « accords de principe » sur tous les sujets de tension.

Un sommet, initialement prévu début avril pour résoudre ces questions, avait été annulé après l’éclatement des combats frontaliers.

La communauté internationale, très inquiète d’un risque que les différends entre Juba et Khartoum ne dégénèrent en un nouveau conflit à grande échelle, a accentué sa pression sur les deux chefs d’Etat pour qu’ils parviennent à un accord définitif.

Un ultimatum de l’UA, repoussé après que la première date-butoir du 2 août eut été dépassée, a expiré samedi. L’ONU a menacé les deux pays de sanctions s’ils ne parvenaient pas à s’entendre.

Début août, Khartoum et Juba ont conclu un accord sur le pétrole, concernant notamment les redevances de passage du brut sud-soudanais par les oléoducs du nord, un des sujets les plus épineux entre les deux voisins.

Le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves de brut du Soudan d’avant la sécession mais dépend pour l’exporter des infrastructures du Nord.

Des détails de l’accord pétrolier restent néanmoins à finaliser. Et les deux parties doivent également s’accorder sur le statut de la zone contestée d’Abyei, sur le tracé de leur frontière et sur la mise en place d’une zone démilitarisée.

Cette zone-tampon vise à éviter toute reprise des affrontements frontaliers mais aussi à couper les lignes d’approvisionnement des mouvements rebelles actifs dans les régions soudanaises du Kordofan-Sud et du Nil-Bleu, que Khartoum accuse Juba de soutenir.

Juba comme Khartoum ont réitéré depuis plusieurs mois leur volonté de paix mais plusieurs accords sig
nés dans le passé, notamment sur la zone démilitarisée, n’ont jamais été appliqués et divers pactes de non-agression ont été rompus.

Les deux pays ont cependant un besoin urgent d’un accord, le conflit ayant conduit leurs économies respectives au bord de l’effondrement, surtout depuis que Juba a stoppé sa production pétrolière en janvier, furieux que Khartoum ait prélevé un partie de son pétrole pour se payer, faute d’accord sur les redevances de transit. 

AFP 

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