Amnesty International a dénoncé lundi des violations criantes des droits de l’Homme en Libye, incluant enlèvements, tortures et exécutions, et appelé les autorités à prendre des « mesures immédiates » contre ces actes rappelant l’ère Mouammar Kadhafi.
« Chaque jour, nous recevons des appels désespérés de victimes de droits de l’Homme à travers toute la Libye, nous demandant d’intervenir et de les protéger », souligne Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe de l’ONG pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, dans son communiqué.
« Des individus sont enlevés par des milices armées, torturés, parfois jusqu’à la mort, (…) tués ou blessés lors de confrontations armées. De telles pratiques auraient dû disparaître avec la fin de l’ère Kadhafi mais elles se poursuivent dans un climat d’impunité », ajoute-t-elle.
Lors d’une rencontre avec Amnesty, le 21 septembre, le président de l’Assemblée nationale libyenne, Mohamed al-Megaryef, a reconnu ces violations régulières des droits de l’Homme et souligné son engagement à lutter contre de telles pratiques, rapporte l’ONG qui appelle les autorités à « traduire leurs engagements en actes ».
Ce texte est publié alors que les autorités sont effectivement passées à l’action ce week-end face aux milices armées, qui font la loi depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
M. Megaryef a ainsi annoncé samedi soir « la dissolution de toutes les brigades et formations armées qui ne sont pas sous la légitimité de l’Etat », au lendemain d’une sanglante rébellion des habitants de Benghazi (est) contre des miliciens islamistes.
Outre la lutte contre les milices, Amnesty appelle les autorités à réhabiliter le système judiciaire, « qui reste virtuellement paralysé ». Parmi les mesures réclamées: le limogeage de « juges impliqués dans les détentions arbitraires et des procès injustes » et le fait d’assurer l’indépendance de la justice.
« Si les victimes ont confiance dans le fait que la justice garantit leurs droits, elles ne ressentiront pas le besoin de faire justice elles-mêmes », souligne l’ONG.
AFP