Les Américains ont marqué mardi dans la sobriété le 11e anniversaire des attentats du 11-Septembre, sans discours d’élus politiques, témoignant d’un certain apaisement après les cérémonies grandioses du dixième anniversaire l’année dernière.
Comme tous les ans, plusieurs minutes de silence ont été observées sur le site des attentats à New York, lors d’une cérémonie pour les familles : la première a eu lieu à 8H46, à l’heure exacte où un premier avion de ligne s’était encastré dans une des tours jumelles du World Trade Center. Puis le même rituel a été observé à 9H03, quand le 2e avion avait frappé la deuxième tour, puis à 9H37 quand un troisième avion avait heurté le Pentagone, avant qu’un quatrième ne s’écrase à 10H03 dans un champ en Pennsylvanie, quand ses passagers avaient tenté de résister aux pirates de l’air. Le moment où les tours s’étaient effondrées devait également être marqué d’un moment de silence.
Toute la matinée, par une belle journée ensoleillée, comme il y a 11 ans, ont été égrenés à New York les noms des victimes du drame, parfois avec un très bref mot d’amour, sur le mémorial ouvert l’an dernier, où sont gravés les noms de ces victimes et de celle d’un premier attentat contre le World Trade center en 1993 : au total, 2.983 noms.
Les familles émues se serraient dans les bras, caressaient les noms, y déposaient quelques fleurs.
A 8h46, le président Barack Obama et sa femme Michelle se sont également recueillis en silence, tête baissée, dans les jardins de la Maison Blanche, mettant ensuite la main sur le coeur, alors que les drapeaux étaient en berne.
Le vice-président Joe Biden devait lui se rendre à Shanksville.
« Il est temps de faire quelque chose d’autre »
Mais cette année, ni le maire de New York Michael Bloomberg ni aucune personnalité politique élue de premier plan ne devaient prendre la parole.
« Nous avons fait ça pendant dix ans, il est temps de faire quelque chose d’autre », avait déclaré avant la cérémonie le maire de New York à la chaîne locale d’ABC.
De fait, après les cérémonies des 10 ans, et même si l’émotion était intense mardi chez les familles participant à la cérémonie à New York, beaucoup semblent avoir tourné enfin la page.
La mort d’Oussama ben Laden, tué par un commando américain en mai 2011 sur décision de Barack Obama, a contribué à cette évolution.
« Je suis beaucoup plus détendue », a confié à l’AFP June Pollicino, qui a perdu son mari dans la tragédie, et qui participait à la cérémonie à New York. « Après le 9e anniversaire, nous avions commencé à préparer le 10e. Cette année c’est différent, nous pouvons célébrer d’une manière discrète », a-t-elle expliqué.
Fait notable, la campagne électorale pour l’élection présidentielle n’a pas été suspendue mardi. L’ancien président Bill Clinton, dont le discours à la convention démocrate en faveur d’Obama avait suscité l’enthousiasme, devait faire campagne à Miami en Floride, pour soutenir le président qui sera opposé le 6 novembre au républicain Mitt Romney.
A New-York, sur le lieu du drame, la vie a depuis longtemps repris, même si « ground zero » reste un vaste chantier inachevé. Plusieurs gratte-ciels sont en construction, dont le plus grand atteindra, avec sa flèche, 541 mètres, soit 1.776 pieds, chiffre symbolique de l’année de l’indépendance des Etats-Unis.
Il sera alors le bâtiment le plus haut de New York et des Etats-Unis, comme l’étaient les tours jumelles.
Et lundi soir, juste à temps pour les cérémonies, le maire de New York a annoncé qu’un accord était intervenu pour reprendre la construction du musée du 11-Septembre, bloquée depuis un an en raison de bisbilles financiers entre les différents intervenants. Il aurait du normalement ouvrir cette année.
AFP