L’accident qui a fait 42 morts mardi près de Marrakech est dû à un nombre trop élevé de passagers et à la vétusté du bus, a affirmé mercredi le ministre des Transports Aziz Rebbah, au terme d’une réunion destinée à étudier une série de mesures contre l’insécurité routière.
Selon « deux premiers constats bien établis », l’autocar transportait 11 passagers de trop et était « en mauvais état », a déclaré à l’agence MAP M. Rebbah, également ministre de l’Equipement, ajoutant qu’une commission allait se pencher sur la légalité du dernier contrôle technique passé par le véhicule.
De même source, d’après « les premiers éléments, le bus « aurait été soumis à un contrôle routier avant l’accident ».
Le ministre a en revanche mis hors de cause les infrastructures routières, alors que le drame s’est déroulé de nuit dans la descente du plus haut col (2.300 mètres) du pays, entre les villes de Ouarzazate et Marrakech (sud).
Un seul accident s’est produit sur cette même route entre 2005 et 2011, a-t-il fait valoir, notant que « l’élément humain » était responsable de « 80% des accidents survenus sur les routes nationales ».
Le Maroc a été endeuillé mardi avant l’aube par le pire accident d’autobus de son histoire: 42 personnes sont mortes après que leur car eut terminé sa course dans un ravin, à 100 km au sud de Marrakech. Vingt-cinq personnes ont par ailleurs été blessées, dont quatre grièvement.
Les deux catégories d’autocar autorisés au Maroc comptent 48 et 54 places.
Ce drame, qui a profondément choqué le pays, est venu souligner les ravages de l’insécurité routière dans le royaume où, selon des chiffres officiels, plus de 4.000 personnes ont trouvé la mort en 2011, soit l’équivalent de 13 décès chaque jour.
Cela représente une progression de près de 12% sur un an, en dépit de la récente entrée en vigueur d’un nouveau code de la route. Sur les six premiers mois de 2012, le nombre de morts a encore augmenté de 8%, selon des statistiques du comité national de prévention des accidents.
En réaction, le gouvernement a promis mercredi des mesures, au terme de son « comité d’urgence » tenu en présence du Premier ministre Abdelilah Benkirane.
Le ministre des Transports a annoncé la mise en place d’une « cellule de réflexion sur les moyens de lutter contre les accidents de la route ». Elle sera chargée de définir des « mesures à caractère urgent et d’autres à caractère structurants », selon la MAP.
D’après Aziz Rebbah, le gouvernement envisage déjà un « retrait du parc de tout autocar ne respectant pas les normes techniques en vigueur » et le renforcement des contrôles techniques dans les gares routières et les sociétés de transport. Un renforcement des contrôles du « temps de conduite journalier, qui ne doit pas dépasser huit heures », a également été évoqué, tout comme des amendements au code de la route.
AFP