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Italie: Berlusconi entendu comme témoin par des juges dans une affaire impliquant la mafia

Italie: Berlusconi entendu comme témoin par des juges dans une affaire impliquant la mafia

L’ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a été entendu pendant trois heures comme témoin mercredi à Rome dans le cadre d’une affaire remontant aux années 1970, durant lesquelles il aurait été victime d’extorsion de la part de la mafia, ont annoncé les media italiens.

Cette audition intervenait dans le cadre de l’affaire Dell’Utri, du nom d’un sénateur proche de M. Berlusconi, condamné en 2010 à sept ans de prison pour complicité avec la mafia.

En mars dernier, la Cour de Cassation avait annulé ce jugement pour insuffisance de preuves et réclamé un nouveau procès. Mais dans ses attendus, elle avait estimé que Marcello Dell’Utri avait « joué le rôle de médiateur » entre Silvio Berlusconi et le crime organisé.

Selon la Cour, le sénateur sicilien était « l’auteur d’un accord de protection et de collaboration entre Berlusconi et la mafia ».

La plus haute juridiction italienne affirmait aussi que M. Berlusconi avait versé à la mafia sicilienne « des sommes importantes » pour assurer sa protection dans les années 1970.

Le document de la Cour de Cassation décrivait le Cavaliere comme « une victime qui a agi par nécessité » et « a payé des sommes importantes pour sa sécurité et celle de sa famille ».

M. Berlusconi, qui aura 76 ans à la fin du mois, a été entendu dans une caserne de la police financière par les juges d’instruction de Palerme (Sicile) avant de rentrer au Palais Grazzioli, sa résidence romaine, avec ses avocats, Me Niccolo Ghedini et Luigi Longo.

Il « a clarifié tous les aspects de l’affaire » et « nous avons fourni toute la documentation nécessaire, à l’appui de ses déclarations », ont indiqué les deux avocats dans un communiqué.

Le sénateur Dell’Utri, originaire de Palerme, avait été condamné en première instance en décembre 2004 à 9 ans de prison pour sa proximité avec certains chefs de la mafia sicilienne, Cosa Nostra. En juin 2010, la Cour d’appel de Palerme avait confirmé cette condamnation pour « complicité externe en association mafieuse » mais avait réduit sa peine de 9 à 7 ans.

Au cours de ce procès, en décembre 2009, un repenti de la mafia, Gaspare Spatuzza avait accusé le sénateur d’avoir été « l’intermédiaire et l’homme providentiel » pour préparer l’arrivée sur la scène politique de forces bien disposées à l’égard de Cosa Nostra. Mais son témoignage avait ensuite été mis en doute.

Entré en politique en 1994, M. Berlusconi a démissionné en novembre dernier de son poste de président du Conseil, affaibli par une série de scandales sexuels et une crise financière qui menaçait son pays d’asphyxie.

Il est aujourd’hui poursuivi dans trois procès : affaire Mediaset (fraude fiscale et faux en bilan), Ruby (prostitution de mineure et abus de pouvoir), Unipol (violation du secret de l’instruction).

En février, il a bénéficié de la prescription dans le cadre de l’interminable procès Mills où il était accusé de corruption de témoin.

Le Cavaliere est aux prises avec la justice de son pays depuis près de 20 ans. Il a été condamné à trois reprises en première instance pour corruption, faux en bilan et financement illicite d’un parti politique. Mais à chaque fois, il a ensuite été acquitté ou a bénéficié de la prescription. 

AFP 

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