Le manque d’infrastructures est le plus grand défi que doit relever l’Afrique si elle veut s’unifier, a estimé dimanche la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, nouvellement élue à la tête de la Commission de l’Union africaine (UA).
« Comment pouvons-nous nous connecter? », s’est-elle interrogée devant une assemblée de femmes à Pretoria, en constatant que la plupart des infrastructures du continent relient les zones de production de matières premières aux ports, et non les pays africains entre eux.
Cette intégration à laquelle aspire l’UA ne sera possible que si la paix règne en Afrique, a souligné l’ex-femme du président sud-africain Jacob Zuma, qui fut longtemps ministre des Affaires étrangères.
« Comment voulez-vous construire un chemin de fer au milieu d’une guerre? », a-t-elle lancé.
Mme Dlamini-Zuma a estimé que le Parlement panafricain –instance législative sans réel pouvoir installée à Midrand, entre Johannesburg et Pretoria– devrait remplir un plus grand rôle dans l’intégration africaine. Il pourrait « harmoniser les législations » à travers le continent, selon elle.
« Le Parlement panafricain jouera un rôle important dans l’harmonisation de l’Union africaine, avec le temps, et une fois qu’il aura la responsabilité nécessaire », a-t-elle noté.
Evoquant son élection, Nkosazana Dlamini-Zuma a souligné qu’elle serait la présidente de tous les Africains.
« Quand j’irai là-bas (à Addis Abeba, siège de l’UA, ndlr), je vais travailler au service de l’Afrique, et non de l’Afrique du Sud, même si les Sud-Africains feront partie de ceux que je servirai (…) Je dois commencer à penser à l’Afrique avant l’Afrique du Sud », a-t-elle déclaré.
Mme Dlamini-Zuma, encore ministre de l’Intérieur de son pays, a été élue le 15 juillet présidente de la Commission de l’UA au terme d’une âpre campagne face au sortant, le Gabonais Jean Ping.
AFP