vendredi, mars 29, 2024
AccueilNon classéTunisie: le parti islamiste au pouvoir en Congrès pour achever sa mue

Tunisie: le parti islamiste au pouvoir en Congrès pour achever sa mue

Tunisie: le parti islamiste au pouvoir en Congrès pour achever sa mue

Le mouvement au pouvoir en Tunisie, Ennahda, tient de jeudi à dimanche son premier congrès public dans le pays depuis 1988, un rassemblement clé, le parti disant vouloir s’ancrer dans un islamisme « modéré » sur fond de tensions politiques et religieuses.

Le parti compte en faire un évènement d’ampleur, avec 25.000 à 30.000 participants à l’ouverture, un an et demi après la révolution qui renversa le régime de Ben Ali. Des invités de marque sont attendus comme Khaled Mechaal, président du bureau exécutif du mouvement islamiste palestinien Hamas et le président du Conseil national de transition libyen Moustapha Abdeljalil.

Les 1.103 délégués d’Ennahda devront eux se prononcer sur ses alliances politiques, alors qu’actuellement il est le principal parti d’une coalition avec deux formations de centre-gauche, le Congrès pour la république (CPR) et Ettakatol.

Mais « la plus importante (mission du Congrès) est sans doute celle d’ancrer Ennahda en tant que mouvement islamiste modéré, ouvert, porté sur les préoccupations des Tunisiens et des Tunisiennes, concentré sur la réalisation de leurs ambitions », a dit dans un entretien publié mercredi par le journal en ligne Leaders, le chef historique du parti Rached Ghannouchi.

Pour cela, il faudra concilier les différents courants, entre les modérés d’une part et les tenants d’une ligne idéologique plus radicale. Dans tous les cas de figure, M. Ghannouchi devrait conserver son poste.

Ce dernier dit aussi tenir à l’alliance au pouvoir qui a prouvé sa « solidité », même s’il n’est pas « facile à conduire » un tel gouvernement en période de transition.

Le Congrès traitera aussi du programme politique du mouvement, de sa vision de la société et de la place qu’y occupera la religion. Dans ce contexte, il se penchera sur la question de la femme, de la famille, de l’art, des médias et du sport.

Quatres projets de motion

Cette tâche n’est pas des moindres pour un parti qui, après plus de deux décennies de clandestinité, de répression et d’exil, découvre l’exercice du pouvoir et doit disposer d’une ligne claire en vue d’élections générales prévues pour mars 2013.

Tunisie: le parti islamiste au pouvoir en Congrès pour achever sa mue

Quatre projets de motion devraient être soumis, selon la presse tunisienne, mais leur contenu n’a pas été rendu public.

Le parti a cependant déjà annoncé au printemps renoncer à ce que la charia soit inscrite comme principale source d’inspiration de la Constitution en cours de rédaction par l’Assemblée nationale constituante (ANC), satisfaisant une revendication de ses partenaires au gouvernement.

Si Ennahda domine la scène politique, les défis et crises sont nombreux.

La dernière en date a opposé fin juin le gouvernement dirigé par l’islamiste Hamadi Jebali au président du pays Moncef Marzouki (CPR) après l’extradition, contre l’avis du chef de l’Etat, de l’ex-Premier ministre libyen, al-Baghdadi al-Mahmoudi.

Par ailleurs, la Tunisie est secouée régulièrement par des conflits sociaux. Le chômage, un des grands facteurs de la révolution, est une question particulièrement délicate, l’économie peinant toujours à se relever.

Enfin, Ennahda a eu du mal à clarifier sa ligne concernant la mouvance salafiste, une minorité qui a mené plusieurs opérations coup de poing.

Mi-juin, ils se sont attaqués à une exposition artistique dans la banlieue de Tunis, certaines oeuvres étant, selon eux, insultantes pour l’islam.

Le lendemain, des émeutes éclataient dans plusieurs régions et un couvre-feu nocturne pendant trois jours a dû être imposé. L’Etat tunisien avait condamné à la fois les violences et les atteintes au sacré.

Enfin, les débats à l’ANC traînent en longueur, les élus ne parvenant pas à trouver un accord sur la nature du régime, Ennahda insistant sur un parlementarisme pur, alors que ses partenaires souhaitent laisser à la présidence d’importantes prérogatives. 

AFP  

RELATED ARTICLES

Most Popular

Recent Comments