Six proches de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo sont désormais inculpés de « génocide » à la suite de la crise politico-militaire meurtrière de 2010-2011, alors que les premières auditions se poursuivent, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Les auditions de détenus pro-Gbagbo entamées fin mai et censées se clore mi-juillet ont abouti à l’inculpation pour « crime contre la population civile et génocide » de cinq personnes: l’ex-Premier ministre Gilbert Aké N’Gbo, l’ex-chef du parti présidentiel Pascal Affi N’Guessan, les anciens ministres Alcide Djédjé et Désiré Dallo et le général Brunot Dogbo Blé, a indiqué à l’AFP une source proche de l’enquête.
L’un des avocats de ces personnalités, Me Hervé Gouaméné, a confirmé à l’AFP ces inculpations, précisant qu’en février l’ex-Première dame Simone Gbagbo avait été déjà inculpée de « génocide ».
Ces six personnes sont par ailleurs poursuivies pour crimes de sang, atteinte à la sûreté de l’Etat et/ou infractions économiques, notamment détournement de fonds publics.
Les nouvelles inculpations « sont, comme les autres, des inculpations fantaisistes, sans fondement juridique », a dénoncé Me Gouaméné.
Les premiers interrogatoires au fond ont débuté fin mai et doivent concerner au total une vingtaine de pro-Gbagbo détenus dans plusieurs villes du Nord ivoirien depuis plus d’un an.
Ces personnalités avaient été arrêtées puis placées en détention à la fin de la crise politico-militaire de décembre 2010-avril 2011, née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite à l’élection de novembre 2010. La crise a fait quelque 3.000 morts.
Le camp Gbagbo réclame sans relâche la libération de ses responsables en détention et fustige une « justice des vainqueurs ».
Laurent Gbagbo est incarcéré à La Haye par la Cour pénale internationale (CPI), qui le soupçonne de crimes contre l’humanité. L’audience de confirmation des charges pesant sur lui est prévue le 13 août.
AFP