Les délégués à la conférence nationale de l’ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud, ont adopté jeudi les documents mis en débat, en apportant de légères modifications à l’appel du président Jacob Zuma à une « seconde transition ».
Le concept de « seconde transition » cher au président sud-africain Jacob Zuma suggère que l’Afrique du Sud, après la libération politique en 1994, doit désormais se libérer de l’emprise économique des Blancs. Il a été remplacé par le terme de « seconde phase », a indiqué le coordinateur et ministre de la Justice Jeff Radebe.
« Toutes les commissions ont accepté le fond et le message général du document tel que vous le connaissez », a-t-il déclaré à la presse.
Mais il a confirmé le changement de terminologie. « Il y a eu un large accord sur le fait que nous sommes dans une transition hors du colonialisme de l’apartheid. La deuxième phase de la transition doit être caractérisée par davantage de politiques radicales, et un renouveau de l’ANC et de ses alliés », a-t-il ajouté.
Mineure en apparence, cette variation ne manquera pas d’être interprétée par la classe politique sud-africaine et les commentateurs qui guettent avec insistance tous les indices de montée des pro ou des anti-Zuma.
Le document chapeau de la conférence était initialement intitulée « La deuxième transition: construire une nation démocratique et l’équilibre des forces en 2012 ».
Le président sud-africain Jacob Zuma avait lui-même appelé mardi à une « deuxième transition » dans un bouillant discours d’ouverture.
De nombreux commentateurs ont attribué à son vice-président, Kgalema Mothlanthe, un désaccord sur le terme de « seconde transition », une expression malvenue selon certains délégués car elle suppose que l’Afrique du Sud soit venue à bout de la première et en ait terminé notamment avec le racisme.
Les débats doivent s’achever vendredi, avant de se poursuivre dans les allées du pouvoir et les conciliabules du parti jusqu’au congrès électif de décembre où M. Zuma jouera son poste.
Il brigue un deuxième mandat à la tête du parti, qui lui assurerait logiquement une réélection à la tête du pays, où l’ANC est encore en quasi-situation de parti unique, compte tenu de la composition démographique de l’électorat.
AFP