L’avion solaire Solar Impulse, qui effectuait un vol sans carburant entre Rabat et Ouarzazate (sud), a connu mercredi son premier contre-temps à mi-chemin, et faisait demi-tour vers la capitale marocaine « à cause de vents imprévus », ont indiqué mercredi les responsables du vol.
« Le directeur de la mission a décidé que l’avion retournait à Rabat », d’où il avait décollé mercredi matin, « à cause de vents imprévus ». « L’appareil et son pilote ne sont pas en danger, mais (le vent) empêche la progression de Solar impulse vers sa destination finale », a précisé le site internet qui permet de suivre le vol en direct.
« L’équipe travaille sur un nouvel itinéraire », est-il précisé.
L’avion avait décollé de l’aéroport de Rabat mercredi à 07H07 GMT à destination de Ouarzazate (sud).
Piloté par le Suisse André Borschberg, co-fondateur du projet, Solar Impulse était attendu peu après minuit dans cette ville du sud marocain à l’issue d’un vol de plus de 16 heures dans des conditions climatiques difficiles en raison de l’atmosphère désertique.
Selon un des techniciens de la mission, « des turbulences et un vent qui s’est mis à souffler deux fois plus fort » ont été à l’orgine de la décision de ramener l’avion à son point de départ au Maroc.
« Turbulences et vents imprévus »
« André va bien (..) il savait que ce vol était délicat », a ajouté ce responsable, précisant que l’appareil était attendu dans la nuit à Rabat.
Le pilote dispose d’un parachute de son minuscule cockpit.
La décision de faire demi-tour est intervenue après huit heures et demie de vol, alors que l’avion expérimental se dirigeait de Casablanca (100 km au sud de Rabat) en direction de Marrakech, au pied de l’Atlas, dans le Sud, avant de poursuivre sa route vers Ouarzazate, sa destination finale.
Ouarzazate est distant de quelque 550 km par la route de la capitale Rabat.
« Ce vol sera certainement le plus difficile que l’avion n’ait jamais effectué en raison de la nature aride et chaude du climat ainsi que de la proximité avec le massif montageux de l’Atlas » haut de plus de 3.000 mètres, ont prévenu mardi dans un communiqué Solar Impulse et l’Agence marocaine de l’énergie solaire (Masen).
Le président de Masen, Mustapha Bakkoury, a quant à lui déclaré après le décollage: « cette étape est la plus symbolique, la plus passionnante et la plus difficile, l’avion devant survoler la chaîne montagneuse de l’Atlas avec des risques de vents ».
A Ouarzazate même, une ville aride, « il fait très chaud et le vent souffle fort », a indiqué un journaliste de l’AFP sur place.
Jusqu’au milieu de son voyage tout semblait pourtant bien se dérouler.
Vers 10H00 GMT, le pilote qui volait à 3.000 mètres d’altitude au dessus de l’Atlantique à proximité de Casablanca (100 km au sud de Rabat) avait indiqué à l’AFP dans un entretien téléphonique: « Pour l’heure tout se passe très, très bien ».
Le vol est organisé conjointement par la société suisse de Solar Impulse et l’Agence marocaine de l’énergie solaire (Masen)
La plus grande centrale solaire du monde
L’équipe suisse de Solar Impulse devait participer vendredi à la présentation par les responsables de Masen d’une centrale solaire dotée d’une capacité de 160 MW et avec l’objectif de porter cette capacité d’ici 2015 à environ 500 MW, ce qui devrait en faire la plus importante du monde.
Le Maroc, qui importe la quasi-tota
lité de son énergie de l’étranger, ambitionne de développer ses capacités d’énergies renouvelables grâce à ses côtes maritimes et à son ensoleillement exceptionnel.
Le royaume devrait ainsi produire à terme quelque 2000 MW d’énergies renouvelables, pour moitié éolienne et moitié solaire, réduisant ainsi nettement sa lourde facture pétrolière.
C’est d’ailleurs dans cette perspective que la société de Solar Impulse a choisi le Maroc pour sa première traversée de l’Atlantique vers l’Afrique du nord.
Solar Impulse avait décollé le 24 mai de Payerne (Suisse) pour Madrid, première étape de son premier vol intercontinental vers le Maroc avant un tour du monde prévu en 2014.
AFP