jeudi, avril 25, 2024
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Libye: une équipe de la CPI en détention préventive pour 45 jours

Libye: une équipe de la CPI en détention préventive pour 45 jours

Quatre membres d’une délégation de la Cour pénale internationale (CPI), détenus depuis jeudi en Libye, ont été placés dimanche en détention préventive pour 45 jours, a indiqué à l’AFP un responsable du bureau du procureur général libyen.

La délégation était venue en Libye rendre visite en prison au fils de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI pour crimes contre l’humanité durant la révolution mais que Tripoli refuse de livrer à la cour internationale.

« Ils ont été placés en détention préventive pour 45 jours dans le cadre de l’enquête », a dit le responsable sous couvert de l’anonymat, sans donner de détails.

Ajmi al-Atiri, le chef de la brigade de Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli) qui détient ces quatre personnes, a indiqué que l’équipe de la CPI détenue jusqu’ici dans une maison, avait été « transférée dimanche vers une prison sur ordre du procureur général ».

Selon la CPI, quatre membres de son personnel sont détenus depuis jeudi à Zenten, où ils s’étaient rendus pour rencontrer Seif al-Islam. Ils sont accusés, selon Tripoli, d’espionnage pour avoir tenté d’échanger des documents avec lui.

Dimanche, le représentant de la Libye à la CPI Ahmed Jehani avait précisé que seules deux membres de l’équipe — l’avocate australienne Melinda Taylor et son interprète libanaise, Helen Assaf — avaient été arrêtées, tandis que deux hommes qui font partie du greffe, un Russe et un ressortissant espagnol, étaient restés avec elles de leur propre gré.

M. Atiri n’a pas expliqué pourquoi les deux hommes avaient été transférés en prison ou si des charges avaient été retenues contre eux.

Il a ajouté par ailleurs qu’en dépit des « pressions » des autorités de Tripoli sur sa brigade pour relâcher les détenus, celle-ci n’avait pas l’intention de les libérer en raison des preuves « évidentes » contre eux.

Stylo caméra

Libye: une équipe de la CPI en détention préventive pour 45 jours

Cité par l’agence libyenne Lana, le porte-parole du gouvernement de transition Nasser al-Manaa a précisé que la justice libyenne travaillerait en « toute impartialité » et « dans le respect du droit international », tout en disant que son pays ne pouvait « permettre des menaces à la sécurité nationale ».

Mme Taylor est l’assistante du chef du Bureau du conseil public pour la défense (OPCD), Xavier-Jean Keïta, désigné par la CPI, qui représente pour le moment Seif al-Islam.

La délégation de la CPI était chargée de discuter avec Seif al-Islam de l’option de désigner un avocat de son choix, a précisé la CPI.

Me Keïta a appelé lundi à la « libération immédiate » de ses collègues. « En tant que conseil et fonctionnaire de la Cour, j’appelle à la libération immédiate de mes quatre collègues qui sont détenus illégalement », a-t-il déclaré à l’AFP.

Les conditions de la rencontre entre Mme Taylor, son interprète et Seif el-Islam avaient été fixées par les juges et acceptées par les Libyens, a souligné M. Keita, selon lequel cet entretien devait se dérouler « sans témoin, sans enregistrement externe, sans vidéo et en toute liberté de parole et d’échanges ».

Selon les ex-rebelles de Zenten, Melinda Taylor avait un stylo caméra et une lettre d’un des hommes les plus recher
chés par la justice libyenne, Mohammed Ismaïl, ancien bras droit de Seif al-Islam.

Arrivée dimanche pour négocier la libération de l’équipe, une délégation de la CPI devait rencontrer lundi les autorités. « Ils sont à Tripoli et n’ont pas pu jusqu’ici entrer en contact avec nos collègues à Zenten », a précisé M. Keita.

La Première ministre australienne Julia Gillard s’est dit « très inquiète » de la détention de Mme Taylor et a appelé les autorités libyennes à la libérer.

Le gouvernement libyen, qui a beaucoup de mal à imposer son autorité sur les milices d’ex-rebelles faisant la loi à travers le pays, tente d’obtenir depuis des semaines auprès de la brigade de Zenten le transfert de Seif-Islam à Tripoli en vue de son jugement.

Tripoli avait déposé le 1er mai une requête contestant la compétence de la CPI pour poursuivre Seif Al-Islam, seul fils de l’ancien dirigeant à être détenu en Libye.  

AFP 

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