Nada Louise au regard calme et au cœur dévoué. Ma plus grande peur est que tu ne reçoives pas mon dernier courrier. Pour tout ce que j’ai à te dire et pour le reste que je n’ai jamais osé dire. Voici l’occasion de te dire merci maman. Pour ce jour-là et pour tous les autres jours. Toi, mon incontournable pilier, toi ma si merveilleuse amie, toi ma mère. Comment ne pas t’aimer ? Je te vois encore le regard clair quand tu m’accompagnais sur la route m’encourageant avec ton sourire pour ne pas que je pleure. Pour ne pas briser mes rêves. Mais tu vois maman, j’aurais dû ne pas partir car toi, tu n’as pas réalisé tes rêves et tes sacrifices vains me brisent à jamais le cœur. J’aurais dû rester auprès de toi car vois-tu, cette aventure n’a pas marché et elle ne valait pas tous ces sacrifices.
Je vois ce frère qui fait la manche dans le métro. Après trente ans d’aventure, ceux qui sont venus avant moi n’ont toujours pas le moyen de se payer ce loyer social. Je marche du côté de Château Rouge et je vois ces sœurs dont la couleur de peaux rougeâtre, jaunâtre, blanchâtre orangeâtre me fait simplement vomir. Cet autre frère qui m’interpelle pour me remettre une carte de visite. Vakramoko, grand Marabout de son état. J’hallucine ici moi maman. Je regarde chaque matin des frères balayer les rues, des sœurs vieillies à pousser des chariots remplis d’enfants qui ne sont pas les leurs et je vois ceux qui font semblant d’avoir de bons petits boulots dans des bureaux à être envoyés d’une table à une autre pendant qu’ils sont fatigués d’être debout toute la journée. Et ces sœurs qui depuis qu’elles sont arrivées ici ont tourné le dos à leur mère restée au village la traitant de sorcière, prétendant avoir ainsi connu Dieu. Ah! maman si seulement elles savaient ces femmes manipulées par de nouveaux pasteurs. Et tu sais combien j’adore l’éternel notre Dieu, combien je suis en Christ , mais dis maman, qu’est ce que je fous ici ?
Dans les années 70 quand la mode était aux pantalons « pattes d’éléphants » et aux plateformes, quand le Rock Field Jazz orchestre connut son fameux succès, maman toi pourtant une illettrée, tu alignais déjà le million dans ton kéhiba, cette ceinture traditionnelle autour de la taille des femmes de ta région. Sans te plaindre, à toi seule tu éduquas huit gosses en l’absence d’un mari qui avait plus d’une épouse. D’une simple machine à coudre au grand marché de Soubré, tu remplissais notre maison de merveilles. Je me souviens de cette enfance là. Tu m’appris à être indépendante et avoir confiance en moi. Très tôt tu m’appelais Zahouri aux jambes galbées te référant à mes mollets têtus pour ne pas que je sois complexée devant mes copines qui se moquaient de moi en m’appelant la sportive. Tu m’appris que le cadeau d’argent d’un homme ne m’enrichirait jamais, qu’il fallait absolument finir mes études, que les hommes, aussi nombreux qu’ils étaient, je ne devais me marier qu’avec Gnadrey. Que si un homme était méchant avec moi dès le début de la relation, il ne valait même pas les autres maux de tête. Plus tard, tu m’expliquas que l’on a beau élever les garçons toute seule, ils finiront toujours par réclamer leur père. Que malgré les rides, le cœur d’une femme reste le même, jeune, doux, endurci et surtout en lambeaux.
Maman, j’ai tout essayé et ensuite j’en ai fait qu’à ma guise. Alors j’ai payé tous les prix des grands chemins tortueux. Je connus une gloire de courte durée suivi d’un désert sec et rigoureux. A cause des peines que m’affligeait ma propre pierre, mon fardeau fut énorme. J’ai maudi l’éternel mais il m’a acceptée pendant que les hommes me fuyaient. La vie est très difficile et il faut s’accrocher car l’on apprend chemin faisant. Oui, si j’étais ta mère, jeune fille, je te dirais qu’il était à utile d’ être gentille, que si tu vivais dans la droiture il ne t’arriverait que de bonnes choses. Mais voilà, je me pose moi-même ces questions à savoir ce que je fous dans ce pays quand ils sont encore plus petits d’esprits que ceux que nous avons laissés dans les bois. A savoir quels étaient mes rêves lorsque je quittais ma pauvre mère à l’aéroport ce jour-là et qu’elle faisait semblant de ne pas pleurer. Tu vois je ne suis pas ta mère mais juste une blasée et une aigrie mais je peux te dire ceci. Une femme doit avoir des principes pour ne pas se laisser à la portée de n’importe quel petit roublard goguenard dans les petits coins crasseux de la ville. Elle doit être indépendante, gagner son propre argent et réussir sa vie dans le domaine de son choix. Prends des vacances et cherche la voie qui te mènera à l’accomplissement de ta personne. Sais-tu pourquoi les hommes nous font mal ? Parce que nous ne connaissons pas notre valeur. Une femme se mettrait avec n’importe quel idiot par gentillesse et la gentillesse rappelle toi Samuela, cela ne paie pas. Le luxe tu pourras te l’offrir toi-même car seul le ciel est la limite de tes rêves. Il n’y a pas d’âge pour continuer tant que tu es encore parmi nous. Tu pourras choisir tes lieux de vacances et te marier avec l’homme que tu voudras sans contrainte aucune. Tant que tu vis, il y aura toujours une opportunité de faire changer d’avis aux gens quant à ta personne. Crois-moi sur parole. Les filles ‘’bien’’ ne réussissent pas. Regarde ! Il n’y a que des Nadia, des Carla, des Marla, des Mélania, des Cécilia et même que les Zahia s’y mettent de nos jours. Tu peux faire comme elles mais sache qu’il y a femme et Femme. Savoir rouler le cigare d’un homme et lui dire les petits mensonges dont il a besoin pour son ego d’imbus du pouvoir ne fera que t’éreinter plus tard. Sinon, ne fais pas de compromis et réussis sans eux. L’on fait tous des faux pas. On se fait mal accompagner par solitude et si cela t’arrivait, dis: » oups, je me suis trompée, désolée » et continue ton chemin. Il n’y a que deux raisons qui valent le mariage. Ou, Il est très intelligent ou il a du fric et pour le reste, le grand amour est dans l’illusion et surtout ne jamais se marier avec un plouc. Tu perdras ton temps à expliquer des choses qu’il ne comprendra jamais et il finira par te larguer parce que vous n’avez rien en commun. Cependant, rien ne remplace la fête au lit c’est pourquoi il faut toujours profiter de ta liberté avant qu’elle ne t’échappe. Courir en pleine nudité sur les plages d’Assini, Prendre le TGV Paris Saint-Tropez seule en première classe. Louer une Jaguar pour conduire cheveux au vent, coco à l’œil dans les beaux paysages de l’Arizona et tu comprendras que la vie est pleine de nouvelles découvertes et de surprises. Seule à bord d’abord. Belle quand tu veux. Ta fente c’est ton cacao mais précieux, je te dis ma sœur, réfléchis.
Ta maman? Ton Dieu sur terre. Honore-la. Elle le mérite La richesse? Elle n’est pas que matérielle c’est vrai mais l’argent c’est nécessaire. Les amis? En avons-nous vraiment quand l’argent disparaît? Les enfants? Nul ne t’appartient vraiment mais tant qu’ils sont petits, fais ta mission de les aimer, de les éduquer et de ne pas t’offusquer plus tard de leur ingratitude. Le mariage ? Très difficile mais il vaut mieux toujours se marier
La vie? On ne peut pas la refaire mais on peut se réinventer tant que l’on vit. Tu le veux, il te fuit? C’est son droit. Avance, tourne la page, vite.
C bon. Ton travail? Trouve ta passion et tu seras heureuse. L’argent est caché derrière cela. Ta famille? On ne la choisit pas. C’est ta punition, fais avec ce fardeau. Demain? C l’espoir qui nous fait vivre car il y a toujours ce mystère du lendemain. Si la taille compte? Non…les bijoux, oui.
Si j’avais le choix je serais à Soubré en train de mettre du vernis à ma mère chérie.
La fabuleuse
Je vois ce frère qui fait la manche dans le métro. Après trente ans d’aventure, ceux qui sont venus avant moi n’ont toujours pas le moyen de se payer ce loyer social. Je marche du côté de Château Rouge et je vois ces sœurs dont la couleur de peaux rougeâtre, jaunâtre, blanchâtre orangeâtre me fait simplement vomir. Cet autre frère qui m’interpelle pour me remettre une carte de visite. Vakramoko, grand Marabout de son état. J’hallucine ici moi maman. Je regarde chaque matin des frères balayer les rues, des sœurs vieillies à pousser des chariots remplis d’enfants qui ne sont pas les leurs et je vois ceux qui font semblant d’avoir de bons petits boulots dans des bureaux à être envoyés d’une table à une autre pendant qu’ils sont fatigués d’être debout toute la journée. Et ces sœurs qui depuis qu’elles sont arrivées ici ont tourné le dos à leur mère restée au village la traitant de sorcière, prétendant avoir ainsi connu Dieu. Ah! maman si seulement elles savaient ces femmes manipulées par de nouveaux pasteurs. Et tu sais combien j’adore l’éternel notre Dieu, combien je suis en Christ , mais dis maman, qu’est ce que je fous ici ?
Dans les années 70 quand la mode était aux pantalons « pattes d’éléphants » et aux plateformes, quand le Rock Field Jazz orchestre connut son fameux succès, maman toi pourtant une illettrée, tu alignais déjà le million dans ton kéhiba, cette ceinture traditionnelle autour de la taille des femmes de ta région. Sans te plaindre, à toi seule tu éduquas huit gosses en l’absence d’un mari qui avait plus d’une épouse. D’une simple machine à coudre au grand marché de Soubré, tu remplissais notre maison de merveilles. Je me souviens de cette enfance là. Tu m’appris à être indépendante et avoir confiance en moi. Très tôt tu m’appelais Zahouri aux jambes galbées te référant à mes mollets têtus pour ne pas que je sois complexée devant mes copines qui se moquaient de moi en m’appelant la sportive. Tu m’appris que le cadeau d’argent d’un homme ne m’enrichirait jamais, qu’il fallait absolument finir mes études, que les hommes, aussi nombreux qu’ils étaient, je ne devais me marier qu’avec Gnadrey. Que si un homme était méchant avec moi dès le début de la relation, il ne valait même pas les autres maux de tête. Plus tard, tu m’expliquas que l’on a beau élever les garçons toute seule, ils finiront toujours par réclamer leur père. Que malgré les rides, le cœur d’une femme reste le même, jeune, doux, endurci et surtout en lambeaux.
Maman, j’ai tout essayé et ensuite j’en ai fait qu’à ma guise. Alors j’ai payé tous les prix des grands chemins tortueux. Je connus une gloire de courte durée suivi d’un désert sec et rigoureux. A cause des peines que m’affligeait ma propre pierre, mon fardeau fut énorme. J’ai maudi l’éternel mais il m’a acceptée pendant que les hommes me fuyaient. La vie est très difficile et il faut s’accrocher car l’on apprend chemin faisant. Oui, si j’étais ta mère, jeune fille, je te dirais qu’il était à utile d’ être gentille, que si tu vivais dans la droiture il ne t’arriverait que de bonnes choses. Mais voilà, je me pose moi-même ces questions à savoir ce que je fous dans ce pays quand ils sont encore plus petits d’esprits que ceux que nous avons laissés dans les bois. A savoir quels étaient mes rêves lorsque je quittais ma pauvre mère à l’aéroport ce jour-là et qu’elle faisait semblant de ne pas pleurer. Tu vois je ne suis pas ta mère mais juste une blasée et une aigrie mais je peux te dire ceci. Une femme doit avoir des principes pour ne pas se laisser à la portée de n’importe quel petit roublard goguenard dans les petits coins crasseux de la ville. Elle doit être indépendante, gagner son propre argent et réussir sa vie dans le domaine de son choix. Prends des vacances et cherche la voie qui te mènera à l’accomplissement de ta personne. Sais-tu pourquoi les hommes nous font mal ? Parce que nous ne connaissons pas notre valeur. Une femme se mettrait avec n’importe quel idiot par gentillesse et la gentillesse rappelle toi Samuela, cela ne paie pas. Le luxe tu pourras te l’offrir toi-même car seul le ciel est la limite de tes rêves. Il n’y a pas d’âge pour continuer tant que tu es encore parmi nous. Tu pourras choisir tes lieux de vacances et te marier avec l’homme que tu voudras sans contrainte aucune. Tant que tu vis, il y aura toujours une opportunité de faire changer d’avis aux gens quant à ta personne. Crois-moi sur parole. Les filles ‘’bien’’ ne réussissent pas. Regarde ! Il n’y a que des Nadia, des Carla, des Marla, des Mélania, des Cécilia et même que les Zahia s’y mettent de nos jours. Tu peux faire comme elles mais sache qu’il y a femme et Femme. Savoir rouler le cigare d’un homme et lui dire les petits mensonges dont il a besoin pour son ego d’imbus du pouvoir ne fera que t’éreinter plus tard. Sinon, ne fais pas de compromis et réussis sans eux. L’on fait tous des faux pas. On se fait mal accompagner par solitude et si cela t’arrivait, dis: » oups, je me suis trompée, désolée » et continue ton chemin. Il n’y a que deux raisons qui valent le mariage. Ou, Il est très intelligent ou il a du fric et pour le reste, le grand amour est dans l’illusion et surtout ne jamais se marier avec un plouc. Tu perdras ton temps à expliquer des choses qu’il ne comprendra jamais et il finira par te larguer parce que vous n’avez rien en commun. Cependant, rien ne remplace la fête au lit c’est pourquoi il faut toujours profiter de ta liberté avant qu’elle ne t’échappe. Courir en pleine nudité sur les plages d’Assini, Prendre le TGV Paris Saint-Tropez seule en première classe. Louer une Jaguar pour conduire cheveux au vent, coco à l’œil dans les beaux paysages de l’Arizona et tu comprendras que la vie est pleine de nouvelles découvertes et de surprises. Seule à bord d’abord. Belle quand tu veux. Ta fente c’est ton cacao mais précieux, je te dis ma sœur, réfléchis.
Ta maman? Ton Dieu sur terre. Honore-la. Elle le mérite La richesse? Elle n’est pas que matérielle c’est vrai mais l’argent c’est nécessaire. Les amis? En avons-nous vraiment quand l’argent disparaît? Les enfants? Nul ne t’appartient vraiment mais tant qu’ils sont petits, fais ta mission de les aimer, de les éduquer et de ne pas t’offusquer plus tard de leur ingratitude. Le mariage ? Très difficile mais il vaut mieux toujours se marier
La vie? On ne peut pas la refaire mais on peut se réinventer tant que l’on vit. Tu le veux, il te fuit? C’est son droit. Avance, tourne la page, vite.
C bon. Ton travail? Trouve ta passion et tu seras heureuse. L’argent est caché derrière cela. Ta famille? On ne la choisit pas. C’est ta punition, fais avec ce fardeau. Demain? C l’espoir qui nous fait vivre car il y a toujours ce mystère du lendemain. Si la taille compte? Non…les bijoux, oui.
Si j’avais le choix je serais à Soubré en train de mettre du vernis à ma mère chérie.
La fabuleuse