L’ONG Oxfam appelle la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à prendre la tête d’une mobilisation internationale face à la crise alimentaire qui s’est « aggravée » ces derniers mois au Sahel. « Il nous a semblé extrêmement important, voire nécessaire, de nous rapprocher de la présidence de la Cédéao », actuellement exercée par la Côte d’Ivoire, « pour interpeller la communauté internationale sur les besoins de la région », a affirmé Eric Hazard, responsable à Oxfam, lors d’une conférence de presse. Des représentants de cette organisation et des partenaires africains ont rencontré lundi dans la capitale économique ivoirienne le ministre ivoirien des Affaires Etrangères, Daniel Kablan Duncan. « La Cédéao pourrait convoquer une conférence de haut niveau des donateurs », a proposé M. Hazard. « L’ONU a estimé qu’il faut 1,5 milliard de dollars pour faire face à la crise, alors que nous ne disposons que de 700 millions de dollars », a dénoncé Charles Bambara, un autre responsable d’Oxfam. Or, « la crise alimentaire dans les pays du Sahel s’est aggravée » ces derniers mois, a averti M. Hazard. Selon l’ONU, le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire est passé entre fin 2011 et mi-2012 de 13 à plus de 18 millions, dont 8 millions confrontées à une crise alimentaire « sévère ». « De Dakar à N’Djamena, l’ensemble des pays du Sahel font face à une crise alimentaire de grande ampleur » après de très mauvaises récoltes en raison de pluies insuffisantes, et « tous les jours on est dans une situation humaine dramatique et catastrophique », a-t-il dit. Selon Oxfam, lors de la dernière crise, en 2010, 12 millions de personnes avaient été touchées. AFP |