Les 24 hommes, qui ont rejeté les accusations en affirmant être venus en Libye pour travailler dans le secteur pétrolier, étaient soupçonnés d’avoir préparé des lance-missiles sol-air pour viser des avions de l’Otan pendant le conflit qui a provoqué la chute puis la mort de l’ex-dirigeant libyen en 2011.
Lors de l’ouverture de leur procès en avril, un porte-parole militaire avait également mentionné « d’autres accusations portant sur l’aide qu’ils ont apportée à l’ex-régime pour mater la révolte et attaquer des civils » pour le compte « de Kadhafi et de ses brigades ».
Les ambassadeurs ukrainien et bélarusse présents lors de l’annonce du verdict l’ont qualifié de « lourd » et ont annoncé que les condamnés feraient appel.
Les 24 hommes, âgés pour la plupart de 50 à 60 ans, semblaient en bonne santé, et l’ambassadeur bélarusse a estimé que leurs conditions de détention étaient « globalement satisfaisante ».
Depuis leur arrestation à la chute de Tripoli fin août 2011, ils sont détenus dans le QG d’une brigade d’anciens combattants rebelles dans la capitale libyenne.
Ils ont été jugés comme « mercenaires », dans la mesure où ils sont venus en Libye de leur propre initiative, sans le soutien de leurs pays, selon les autorités libyennes.
Avant le début de l’audience, l’ambassadeur bélarusse, Anatoly Stepus, a répété que les 24 hommes étaient venus travailler pour une société pétrolière mixte libyo-russe.
Mais après l’annonce du verdict, son homologue ukrainien, Mykola Nahornyi, a déclaré que les accusés avaient été contraints de travailler avec le régime de Kadhafi « sous la menace des armes ». »Ceci est inscrit dans leur dossier », a-t-il dit, sans expliquer pourquoi ces hommes étaient venus en Libye.
De plus, les lance-missiles « ne visaient pas les Libyens mais les avions de l’Otan et des pays occidentaux et ces derniers n’ont pas porté plainte », a-t-il relevé, précisant qu’à sa connaissance, « aucun missile » n’avait été tiré.
Selon l’ambassade d’Ukraine à Tripoli, les 24 hommes sont arrivés en Libye à l’été 2011.A cette époque, le conflit entre rebelles et pro-Kadhafi faisait rage et l’activité pétrolière était quasiment à l’arrêt en raison du départ des compagnies étrangères et de l’embargo imposé par les pays occidentaux.
Le 11 avril, le ministère ukrainien des Affaires étrangères à Kiev avait déclaré croire en l’innocence de ses citoyens poursuivis et chercher à obtenir leur libération, ou au moins qu’ils purgent leur peine en Ukraine en cas de condamnation.
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