Arrêté il y a huit mois en Tunisie, l’ancien Premier ministre libyen Al-Baghdadi Al-Mahmoudi pourrait être extradé vers Tripoli d’ici quelques semaines, selon un accord de principe conclu entre Tunis et Tripoli, qualifié de « honte » par les avocats tunisiens de M. Al-Mahmoudi. L’accord de principe concernant l’extradition de M. Al-Mahmoudi, 67 ans, incarcéré dans une prison près de Tunis et en grève de la faim depuis samedi, a été pris lors d’une visite du Premier ministre libyen Abdel Rahim al-Kib la semaine dernière à Tunis.
« Un accord a été conclu. La position de principe officielle est de remettre M. Al-Mahmoudi à la Libye. Mais nous devons avoir des garanties concernant le respect des droits de la défense, les conditions d’incarcération, le respect des droits de l’Homme », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la présidence Adnen Manser.
« Il n’est pas question de le remettre (à Tripoli) maintenant, mais nous avons convenu avec la partie libyenne d’obtenir ces garanties et à partir de là (l’extradition) pourrait se faire d’ici deux à trois semaines », a-t-il ajouté, rappelant que le président tunisien était le seul habilité à signer le décret d’extradition.
Les garanties discutées prévoient notamment la possibilité pour des représentants tunisiens de visiter M. Al-Mahmoudi lorsqu’il sera en prison en Libye, a-t-il précisé.
« La décision d’extradition est prise. Il ne reste que les procédures à compléter avec les autorités libyennes », a déclaré de son côté à l’AFP un responsable du ministère de la Justice.
Lors de la visite jeudi dernier de son homologue libyen, le Premier ministre islamiste tunisien Hamadi Jebali avait ouvert la porte à l’extradition, en déclarant que la Tunisie « ne serait pas un refuge pour ceux qui menacent la sécurité de la Libye ».
La confirmation d’une prochaine extradition a été accueillie avec colère par les avocats tunisiens de M. Al-Mahmoudi. « C’est une honte pour les droits de l’Homme en Tunisie et pour la révolution tunisienne », a déclaré à l’AFP Me Mabrouk Kourchid, affirmant que la défense allait faire des recours « au niveau international ».
« Comment on peut extrader une personne dans un pays qui applique la peine capitale ? » s’est indigné pour sa part un autre défenseur du Libyen, Me Slim Ben Othman. « Dès le départ, la détention de M. Al-Mahmoudi était une décision purement politique », a-t-il ajouté.
« C’est catastrophique, c’est honteux, c’est contraire à tous les principes les plus élémentaires des droits de l’Homme », a lancé l’avocate et militante des droits de l’Homme tunisienne Radhia Nasraoui. « C’est une humiliation pour tout le peuple tunisien. On ne peut pas sacrifier les principes pour obtenir des contrats d’embauche », a-t-elle accusé, en référence aux relations économiques entre Tunis et Tripoli.
Lors de la visite des ministres libyens la semaine dernière, plusieurs accords de coopération ont été conclus, notamment un financement libyen de 200 millions de dollars à la Tunisie.
L’affaire est au coeur des relations entre Tripoli et Tunis depuis la chute du colonel Kadhafi.
Premier ministre libyen jusqu’aux derniers jours du régime Kadhafi, Al-Baghdadi Al-Mahmoudi avait été arrêté le 21 septembre 2011 dans le sud de la Tunisie, non loin de la frontière algérienne. Poursuivi pour « franchissement illégal de la frontière », il avait été acquitté par la justice tunisienne en février 2012 mais avait été maintenu en détention, Tripoli réclamant son extradition.
La justice tunisienne a accepté les deux demandes d’extradition formulées par la Libye, mais le décret n’a jamais été signé.
« Un accord a été conclu. La position de principe officielle est de remettre M. Al-Mahmoudi à la Libye. Mais nous devons avoir des garanties concernant le respect des droits de la défense, les conditions d’incarcération, le respect des droits de l’Homme », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la présidence Adnen Manser.
« Il n’est pas question de le remettre (à Tripoli) maintenant, mais nous avons convenu avec la partie libyenne d’obtenir ces garanties et à partir de là (l’extradition) pourrait se faire d’ici deux à trois semaines », a-t-il ajouté, rappelant que le président tunisien était le seul habilité à signer le décret d’extradition.
Les garanties discutées prévoient notamment la possibilité pour des représentants tunisiens de visiter M. Al-Mahmoudi lorsqu’il sera en prison en Libye, a-t-il précisé.
« La décision d’extradition est prise. Il ne reste que les procédures à compléter avec les autorités libyennes », a déclaré de son côté à l’AFP un responsable du ministère de la Justice.
Lors de la visite jeudi dernier de son homologue libyen, le Premier ministre islamiste tunisien Hamadi Jebali avait ouvert la porte à l’extradition, en déclarant que la Tunisie « ne serait pas un refuge pour ceux qui menacent la sécurité de la Libye ».
La confirmation d’une prochaine extradition a été accueillie avec colère par les avocats tunisiens de M. Al-Mahmoudi. « C’est une honte pour les droits de l’Homme en Tunisie et pour la révolution tunisienne », a déclaré à l’AFP Me Mabrouk Kourchid, affirmant que la défense allait faire des recours « au niveau international ».
« Comment on peut extrader une personne dans un pays qui applique la peine capitale ? » s’est indigné pour sa part un autre défenseur du Libyen, Me Slim Ben Othman. « Dès le départ, la détention de M. Al-Mahmoudi était une décision purement politique », a-t-il ajouté.
« C’est catastrophique, c’est honteux, c’est contraire à tous les principes les plus élémentaires des droits de l’Homme », a lancé l’avocate et militante des droits de l’Homme tunisienne Radhia Nasraoui. « C’est une humiliation pour tout le peuple tunisien. On ne peut pas sacrifier les principes pour obtenir des contrats d’embauche », a-t-elle accusé, en référence aux relations économiques entre Tunis et Tripoli.
Lors de la visite des ministres libyens la semaine dernière, plusieurs accords de coopération ont été conclus, notamment un financement libyen de 200 millions de dollars à la Tunisie.
L’affaire est au coeur des relations entre Tripoli et Tunis depuis la chute du colonel Kadhafi.
Premier ministre libyen jusqu’aux derniers jours du régime Kadhafi, Al-Baghdadi Al-Mahmoudi avait été arrêté le 21 septembre 2011 dans le sud de la Tunisie, non loin de la frontière algérienne. Poursuivi pour « franchissement illégal de la frontière », il avait été acquitté par la justice tunisienne en février 2012 mais avait été maintenu en détention, Tripoli réclamant son extradition.
La justice tunisienne a accepté les deux demandes d’extradition formulées par la Libye, mais le décret n’a jamais été signé.
AFP