Un tableau du président sud-africain Jacob Zuma, le représentant à la manière de Lénine avec un sexe bien en évidence, a déclenché la colère du pouvoir qui a exigé le décrochage de l’oeuvre exposée à Johannesburg, au risque d’être accusé de censure. Directement inspiré d’une célèbre affiche soviétique, l’imposant tableau grandeur nature montre un Zuma inspiré, exposant ses parties génitales.
Il a pour titre « The Spear » (la lance), allusion à l’arme traditionnelle des guerriers zoulous et à la lance du logo de l’ANC, dont la branche militaire s’appelait Umkhonto weSizwe (Lance de la nation).
Il est la pièce centrale de l’exposition du plasticien sud-africain Brett Murray (né en 1961) présentée jusqu’au 16 juin par la Goodman Gallery, une galerie privée de Johannesburg.
L’exposition est intitulée « Salut au voleur », une allusion directe aux affaires de corruption qui minent le pouvoir du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 1994.
Elle rassemble une soixantaine d’oeuvres, qui détournent les symboles du parti qui a libéré l’Afrique du Sud de l’apartheid et jouent avec les canons du réalisme socialiste.
Le parti présidentiel, qui fête son centenaire cette année, s’est « indigné » que son chef soit représenté d’une « façon scandaleuse et offensante », et a sommé la galerie de décrocher l’oeuvre.
« L’image et la dignité de notre président, en tant que président de l’ANC, président de la République et être humain, est abîmée par cette soi-disant oeuvre d’art de Brett Murray à la Goodman Gallery », a déclaré l’ANC dans un communiqué.
« Nous avons demandé à nos avocats de saisir les tribunaux pour contraindre Brett Murray et la Goodman Gallery de décrocher le portrait et de le retirer de son site internet, et aussi de détruire tout le matériel promotionnel », a-t-il ajouté.
Le parti gouvernemental s’est également offusqué qu’une autre oeuvre reprenne sans son autorisation le logo de l’ANC, affublé d’une mention « à vendre ».
La confédération syndicale Cosatu et le Parti communiste, alliés de l’ANC, ont rapidement publié des communiqués condamnant l’oeuvre.
Et la présidence elle-même est entrée dans la danse.
« Nous sommes stupéfaits de la manière grossière et blessante avec laquelle cet artiste dénigre la personne et le bureau du président de la République d’Afrique du Sud », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Si la présidence dit reconnaître le droit à la liberté d’expression, elle souligne que « personne n’a le droit de violer la dignité et des droits des autres en exerçant ses propres » droits.
Le tableau fait directement référence à la vie sexuelle débridée du président Zuma, qui a actuellement quatre femmes et 21 enfants, certains nés hors mariage.
La Goodman Gallery, qui n’attendait pas pareille publicité, a catégoriquement refusé de décrocher « The Spear ». « Nous pensons que ça serait de la censure d’enlever la peinture », a réagi Lara Koseff, sa porte-parole.
« Compte tenu de la protection de la liberté artistique prévue par la Constitution (…), je suis certain à presque 100% que l’action en justice envisagée par l’ANC ne sera pas couronnée de succès », a estimé sur son blog le professeur de droit constitutionnel Pierre de Vos.
« Dans une démocratie, les tribunaux ordonnent rarement la censure d’une oeuvre d’art, même si cette ouvre d’art se moque du président et de ses habitudes de Don Juan patriarcal », a-t-il ajouté.
L’artiste était injoignable vendredi. Mais son tableau a déjà été vendu pour 136.000 rands (12.900 euros), TVA comprise, à un collectionneur allemand.
Il a pour titre « The Spear » (la lance), allusion à l’arme traditionnelle des guerriers zoulous et à la lance du logo de l’ANC, dont la branche militaire s’appelait Umkhonto weSizwe (Lance de la nation).
Il est la pièce centrale de l’exposition du plasticien sud-africain Brett Murray (né en 1961) présentée jusqu’au 16 juin par la Goodman Gallery, une galerie privée de Johannesburg.
L’exposition est intitulée « Salut au voleur », une allusion directe aux affaires de corruption qui minent le pouvoir du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 1994.
Elle rassemble une soixantaine d’oeuvres, qui détournent les symboles du parti qui a libéré l’Afrique du Sud de l’apartheid et jouent avec les canons du réalisme socialiste.
Le parti présidentiel, qui fête son centenaire cette année, s’est « indigné » que son chef soit représenté d’une « façon scandaleuse et offensante », et a sommé la galerie de décrocher l’oeuvre.
« L’image et la dignité de notre président, en tant que président de l’ANC, président de la République et être humain, est abîmée par cette soi-disant oeuvre d’art de Brett Murray à la Goodman Gallery », a déclaré l’ANC dans un communiqué.
« Nous avons demandé à nos avocats de saisir les tribunaux pour contraindre Brett Murray et la Goodman Gallery de décrocher le portrait et de le retirer de son site internet, et aussi de détruire tout le matériel promotionnel », a-t-il ajouté.
Le parti gouvernemental s’est également offusqué qu’une autre oeuvre reprenne sans son autorisation le logo de l’ANC, affublé d’une mention « à vendre ».
La confédération syndicale Cosatu et le Parti communiste, alliés de l’ANC, ont rapidement publié des communiqués condamnant l’oeuvre.
Et la présidence elle-même est entrée dans la danse.
« Nous sommes stupéfaits de la manière grossière et blessante avec laquelle cet artiste dénigre la personne et le bureau du président de la République d’Afrique du Sud », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Si la présidence dit reconnaître le droit à la liberté d’expression, elle souligne que « personne n’a le droit de violer la dignité et des droits des autres en exerçant ses propres » droits.
Le tableau fait directement référence à la vie sexuelle débridée du président Zuma, qui a actuellement quatre femmes et 21 enfants, certains nés hors mariage.
La Goodman Gallery, qui n’attendait pas pareille publicité, a catégoriquement refusé de décrocher « The Spear ». « Nous pensons que ça serait de la censure d’enlever la peinture », a réagi Lara Koseff, sa porte-parole.
« Compte tenu de la protection de la liberté artistique prévue par la Constitution (…), je suis certain à presque 100% que l’action en justice envisagée par l’ANC ne sera pas couronnée de succès », a estimé sur son blog le professeur de droit constitutionnel Pierre de Vos.
« Dans une démocratie, les tribunaux ordonnent rarement la censure d’une oeuvre d’art, même si cette ouvre d’art se moque du président et de ses habitudes de Don Juan patriarcal », a-t-il ajouté.
L’artiste était injoignable vendredi. Mais son tableau a déjà été vendu pour 136.000 rands (12.900 euros), TVA comprise, à un collectionneur allemand.
AFP