samedi, avril 20, 2024
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Sahara occidental: Rabat retire sa confiance à l'émissaire de l'ONU

Sahara occidental: Rabat retire sa confiance à l'émissaire de l'ONU
Le Maroc a accusé jeudi l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental Christopher Ross de mener un travail « partial et déséquilibré », quelques semaines après un rapport des Nations unies sur cette zone conflictuelle, et annoncé qu’il lui retirait sa confiance. Le rapport de l’ONU mettait en cause des agissements des autorités de Rabat au Sahara occidental, territoire occupé par le Maroc depuis 1975 et revendiqué par le Polisario, soutenu par Alger.
Dans un communiqué obtenu par l’AFP, le gouvernement marocain affirme que le travail de l’émissaire a été marqué par une « méthode déséquilibrée et partiale ».
« Les comportements contrastés de M. Ross s’écartent des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations au Conseil de sécurité. Pour cela, le Maroc a décidé de retirer sa confiance » à l’émissaire de l’ONU au Sahara occidental, ajoute le communiqué.
« M. Ross s’est éloigné du mandat qui lui a été confié par le secrétaire général de l’ONU en sa qualité de facilitateur et qui consiste à aider les parties à parvenir à une solution politique », a ensuite déclaré à l’AFP le ministre délégué marocain aux Affaires étrangères Youssef Amrani.
L’Américain Christopher Ross avait été désigné en janvier 2009 émissaire spécial pour le Sahara par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
Réagissant à l’attitude défiante du Maroc, M. Ban a affirmé avoir « toute confiance en Christopher Ross », selon le porte-parole de l’ONU Martin Nesirky.
Le ministre marocain des affaires étrangères, Saad Dine Otmani, avait rencontré Ban Ki-moon la semaine dernière pour lui faire part des « préoccupations » de Rabat à propos de ce rapport très critique envers les autorités marocaines, accusées de compliquer le travail des Casques bleus de la Mission de l’ONU au Sahara occidental (MINURSO).
Le Conseil de sécurité avait ensuite adopté, le 24 avril, une résolution prolongeant d’un an le mandat de la MINURSO, tout en demandant au Maroc « d’améliorer la situation des droits de l’homme » dans ce territoire qu’il contrôle.
La résolution met en avant la nécessité de mettre en place des « mesures indépendantes et crédibles » pour surveiller le respect de ces droits, en étendant son champs d’action.
Pour Rabat, « M. Ross a dépassé ses prérogatives (…) Il s’est ingéré de façon flagrante dans un conflit où il est censé faire preuve de neutralité », a déclaré à l’AFP une source gouvernementale.
Selon cette source, l’émissaire américain a voulu « étendre le contrôle de la MINURSO sur différentes parties du Sahara ». Elle dénonce aussi ses positions « acharnées » sur les questions des droits de l’homme.
Rabat regrette également que M. Ross « ne suive pas » la position du Maroc sur la question du recensement des réfugiés sahraouis établis à Tindouf (sud-ouest algérien) sous le contrôle du front Polisario, a indiqué la source gouvernementale.
Le Maroc considère les réfugiés sahraouis de Tindouf -au nombre de plus de 160.000 selon le Polisario, la moitié, selon Rabat – comme étant des ressortissants marocains.
De son côté, l’Algérie a renouvelé jeudi son soutien aux efforts « inlassables » menés par M. Ross pour résoudre le problème du Sahara Occidental.
« L’Algérie a toujours soutenu les efforts inlassables menés par l’Ambassadeur Christopher Ross pour accompagner les deux parties, le Maroc et le Front Polisario, dans la recherche d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », selon une déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Amar Belani, transmise à l’AFP.
Le Sahara Occidental est confronté à « des défis réels » que cette étude aborde de manière « lucide » et « courageuse », ajoute le ministère.
Les derniers pourparlers informels entre le Maroc et le Polisario sur le Sahara occidental, en mars près de New York, n’ont apporté aucun progrès sur le fond, avait indiqué M. Ross.
Le diplomate avait annoncé qu’il se rendrait dans la région à la mi-mai, « y compris pour une visite étendue au territoire du Sahara occidental », la première du genre en tant qu’émissaire de l’ONU. Une telle visite paraît désormais compromise.

AFP

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