jeudi, décembre 5, 2024
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Birmanie: l'UE plaide pour un processus de réformes "irréversible"

Birmanie: l'UE plaide pour un processus de réformes
La diplomate en chef de l’Union européenne a espéré samedi après une rencontre avec l’opposante Aung San Suu Kyi à Rangoun que le processus de réformes en cours en Birmanie serait « irréversible », quelques jours après la suspension de presque toutes les sanctions européennes. La visite de Catherine Ashton intervient après le refus cette semaine de la lauréate du prix Nobel de la paix et des nouveaux élus de sa Ligue nationale pour la démocratie (LND) de se rendre à leur première session du parlement, en raison de la formulation du serment qu’ils doivent prêter.
Un problème que la diplomate européenne a espéré voir résolu pour permettre aux réformes de continuer.
« C’est un processus de changement, j’espère que nous verrons tous les éléments se mettre en place pour en faire un processus irréversible qui se poursuivra », a-t-elle déclaré après son entretien avec Suu Kyi.
« Nous savons que les changements prennent du temps. Ils doivent être bien ancrés et ils doivent être garantis pour que le peuple ait confiance en son avenir ».
Avant de rencontrer lundi à Naypyidaw le président Thein Sein, Ashton, qui avait évoqué vendredi un « nouveau chapitre » dans les relations avec la Birmanie, l’a appelé à « faire plus et à continuer » les réformes.

Birmanie: l'UE plaide pour un processus de réformes
Elle a en particulier insisté sur la nécessité de mettre un terme aux combats entre l’armée et les rebelles de la minorité kachin dans l’extrême nord du pays. « Les morts doivent s’arrêter », a-t-elle déclaré.
De nombreuses minorités n’ont jamais pacifié leurs rapports avec le pouvoir depuis l’indépendance en 1948. Le nouveau gouvernement a entamé des négociations avec des groupes rebelles et conclu des cessez-le-feu avec certains d’entre eux mais les affrontements se poursuivent dans l’Etat Kachin.
Malgré tout, pour encourager les réformes engagées par le gouvernement qui a succédé à la junte en mars 2011, les Européens ont suspendu lundi pour un an toutes leurs sanctions politiques et économiques à l’exception de l’embargo sur les armes. Tout en prévenant qu’ils pourraient réexaminer leur décision à tout moment.
Les Etats-Unis, qui ont allégé certaines restrictions aux investissements et promis la nomination rapide d’un ambassadeur, ont de leur côté exclu mercredi de lever leurs sanctions clés, disant vouloir garder un moyen de pression sur le régime.
Catherine Ashton a d’autre part ouvert samedi à Rangoun le nouveau bureau de l’UE, « première étape » vers une représentation à part entière.
Ce bureau doit mettre en oeuvre les programmes d’aide européens, alors que l’UE a promis 150 millions d’euros pour 2012-2013, mais doit aussi avoir un « rôle politique ».
Depuis un an, le nouveau gouvernement « civil » dirigé par d’anciens militaires, a multiplié les réformes spectaculaires, encourageant en particulier le retour au coeur du jeu politique légal de Suu Kyi, qui a remporté triomphalement son premier siège de députée lors des élections partielles historiques du 1er avril.
La LND est aussi devenue la première force d’opposition au parlement, mais les nouveaux élus refusent de prêter serment. Ils ont demandé, jusqu’ici en vain, de remplacer « sauvegarder » par « respecter » la Constitution.
Ce texte, conçu par l’ancienne junte et adopté par référendum en 2008 une semaine après le passage du cyclone Nargis (138.000 morts ou disparus), arroge des pouvoirs immenses aux militaires et Suu Kyi a fait de son amendement une de ses priorités.
Elle a répété samedi qu’elle espérait une solution rapide au problème.
Ce premier signe de discorde avec le gouvernement depuis le scrutin d’avril est intervenu juste après l’annonce par la LND du premier voyage de Suu Kyi à l’étranger depuis 24 ans. Un déplacement prévu en juin, en Norvège et en Grande-Bretagne, et vu par les observateurs comme un signe de sa confiance envers le processus de réformes en cours.

AFP

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