L’ANC au pouvoir en Afrique du Sud espère en avoir fini avec Julius Malema, son jeune et incontrôlable tribun, mais même sans sa carte du parti, « Juju » risque de gêner le président Jacob Zuma dans sa course vers un deuxième mandat. Président de la Ligue de jeunesse de l’ANC depuis 2008 et agitateur public numéro un, Julius Malema, 31 ans, a été exclu mardi soir par les instances disciplinaires du parti qui lui reprochent de nuire à son unité et à son image.
« Cela clôt une affaire qui dure depuis plus de neuf mois », a commenté Jackson Mthembu, un porte-parole du parti qui a renversé l’apartheid et gouverne sans partage depuis 1994.
La décision a été « difficile et douloureuse », mais indispensable « pour défendre l’organisation » selon lui.
Le principal intéressé, qui avait reçu un premier coup de semonce en mai 2010 à la suite de propos déjà outrageusement critiques à l’endroit du président Zuma, n’a pas officiellement réagi.
Il avait par avance indiqué son intention de continuer le combat en justice –après avoir pourtant longtemps déclaré le contraire– et devant le congrès du parti en décembre.
Sur la boîte vocale de son téléphone portable, il a fait entendre un message disant: « Ne jamais renoncer, jamais reculer, la victoire est certaine. »
« Nous ne nous rappellerons pas des paroles utilisées contre nous par nos adversaires mais du silence de nos amis en ces temps difficiles », ajoute ce message, cité par le quotidien The Star.
Malema s’est clairement aliéné une partie de l’opinion avec son goût d’exciter la rancoeur sociale des plus pauvres, en particulier contre la minorité blanche dont il réclame l’expropriation des terres agricoles, en contradiction avec la ligne officielle du parti.
Mais le conflit qui l’oppose aux instances nationales de l’ANC a aussi des racines internes.
Il est la partie visible de la compétition pour le pouvoir au sein de l’ANC, à l’approche du congrès de décembre, qui verra le président Zuma, 70 ans, briguer un deuxième mandat à la tête du parti.
Cela lui permettrait d’accomplir également un deuxième mandat (2014-2019) à la tête du pays, compte tenu du poids historique de l’ANC dans l’électorat noir majoritaire.
« La toile de fond de toute cette affaire est le congrès de décembre, et rien ne semble démontrer que Malema a renoncé à se battre », commente sa biographe, la journaliste irlandaise Fiona Forde.
« Il n’est pas impossible qu’il fasse un come-back. Malema est très futé politiquement », selon elle.
Malema a été un fidèle allié de M. Zuma lorsque celui-ci a pris la tête de l’ANC fin 2007, évinçant l’ancien président Thabo Mbeki, qui comme M. Zuma aujourd’hui, avait perdu le contact avec la population, ajoute Mme Forde.
Le président Zuma « est coupé de la base exactement comme son prédécesseur l’était », dit-elle.
Dans une Afrique du Sud en proie au désenchantement dix-huit ans après la fin du régime raciste de l’apartheid, Malema s’est fait le porte-voix des 40% de Sud-Africains qui vivent sous le seuil officiel de pauvreté (40 euros par mois).
M. Zuma avait lui-aussi promis d’aider les pauvres et de faire mieux que Thabo Mbeki, avant d’apparaître relativement impuissant à faire baisser le chômage touchant environ un quart de la population active et à réduire les inégalités.
« Malema fait partie d’un courant (opposé à M. Zuma, ndlr) qui peut agir sans lui et qui va continuer », estime le politologue Steven Friedman.
« S’ils ont besoin d’un jeune pour dire la même chose que Malema, ils n’ont que l’embarras du choix », a-t-il ajouté.
La seule chance de survie de Malema selon lui est que « ceux qui le jugent utile, continuent de le trouver suffisamment utile pour se battre pour lui ».
« Cela clôt une affaire qui dure depuis plus de neuf mois », a commenté Jackson Mthembu, un porte-parole du parti qui a renversé l’apartheid et gouverne sans partage depuis 1994.
La décision a été « difficile et douloureuse », mais indispensable « pour défendre l’organisation » selon lui.
Le principal intéressé, qui avait reçu un premier coup de semonce en mai 2010 à la suite de propos déjà outrageusement critiques à l’endroit du président Zuma, n’a pas officiellement réagi.
Il avait par avance indiqué son intention de continuer le combat en justice –après avoir pourtant longtemps déclaré le contraire– et devant le congrès du parti en décembre.
Sur la boîte vocale de son téléphone portable, il a fait entendre un message disant: « Ne jamais renoncer, jamais reculer, la victoire est certaine. »
« Nous ne nous rappellerons pas des paroles utilisées contre nous par nos adversaires mais du silence de nos amis en ces temps difficiles », ajoute ce message, cité par le quotidien The Star.
Malema s’est clairement aliéné une partie de l’opinion avec son goût d’exciter la rancoeur sociale des plus pauvres, en particulier contre la minorité blanche dont il réclame l’expropriation des terres agricoles, en contradiction avec la ligne officielle du parti.
Mais le conflit qui l’oppose aux instances nationales de l’ANC a aussi des racines internes.
Il est la partie visible de la compétition pour le pouvoir au sein de l’ANC, à l’approche du congrès de décembre, qui verra le président Zuma, 70 ans, briguer un deuxième mandat à la tête du parti.
Cela lui permettrait d’accomplir également un deuxième mandat (2014-2019) à la tête du pays, compte tenu du poids historique de l’ANC dans l’électorat noir majoritaire.
« La toile de fond de toute cette affaire est le congrès de décembre, et rien ne semble démontrer que Malema a renoncé à se battre », commente sa biographe, la journaliste irlandaise Fiona Forde.
« Il n’est pas impossible qu’il fasse un come-back. Malema est très futé politiquement », selon elle.
Malema a été un fidèle allié de M. Zuma lorsque celui-ci a pris la tête de l’ANC fin 2007, évinçant l’ancien président Thabo Mbeki, qui comme M. Zuma aujourd’hui, avait perdu le contact avec la population, ajoute Mme Forde.
Le président Zuma « est coupé de la base exactement comme son prédécesseur l’était », dit-elle.
Dans une Afrique du Sud en proie au désenchantement dix-huit ans après la fin du régime raciste de l’apartheid, Malema s’est fait le porte-voix des 40% de Sud-Africains qui vivent sous le seuil officiel de pauvreté (40 euros par mois).
M. Zuma avait lui-aussi promis d’aider les pauvres et de faire mieux que Thabo Mbeki, avant d’apparaître relativement impuissant à faire baisser le chômage touchant environ un quart de la population active et à réduire les inégalités.
« Malema fait partie d’un courant (opposé à M. Zuma, ndlr) qui peut agir sans lui et qui va continuer », estime le politologue Steven Friedman.
« S’ils ont besoin d’un jeune pour dire la même chose que Malema, ils n’ont que l’embarras du choix », a-t-il ajouté.
La seule chance de survie de Malema selon lui est que « ceux qui le jugent utile, continuent de le trouver suffisamment utile pour se battre pour lui ».
AFP