jeudi, mars 28, 2024
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Egypte: le pouvoir militaire rencontre les partis en pleine crise électorale

Egypte: le pouvoir militaire rencontre les partis en pleine crise électorale
Les militaires au pouvoir en Egypte se sont réunis dimanche avec les chefs de plusieurs partis politiques, en pleine tourmente électorale après l’exclusion de trois des principaux candidats à la présidentielle du 23 mai. Le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées, a présidé une réunion avec les leaders de 17 formations, dont le Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ, Frères musulmans) et al-Nour (salafiste), ainsi qu’avec des députés, selon l’agence officielle Mena.
Les militaires et les responsables politiques ont convenu de se réunir de nouveau dimanche prochain, après des consultations entre les partis, afin d’établir les critères de sélection des membres d’une nouvelle commission constituante.
La justice a récemment suspendu la commission formée par le Parlement. Dominée par les islamistes, elle avait été boycottée par les libéraux ainsi que par Al-Azhar et l’Eglise copte.
Le maréchal Tantaoui a souligné « la nécessité de finir la rédaction de la Constitution avant la fin de la période de transition le 30 juin ». L’armée a promis de rendre le pouvoir aux civils après l’élection d’un nouveau président.
« Nous sommes d’accord sur le fait que la commission doit représenter toutes les composantes du peuple égyptien (…). Le temps ne joue pas en notre faveur et c’est pourquoi nous allons travailler le plus vite possible pour terminer la Constitution à temps », a indiqué de son côté le président du PLJ, Mohammed Morsi, cité par la Mena.
Cette réunion est intervenue au lendemain de l’annonce par la commission électorale qu’elle écartait dix des 23 candidats à la présidentielle, dont Omar Souleimane, ancien vice-président et ex-chef des services secrets, Khairat al-Chater, membre des Frères musulmans, et le salafiste Hazem Abou Ismaïl.
Même si cette décision était attendue par certains, la nouvelle a fait l’effet d’une bombe en Egypte à cinq semaines du premier tour du scrutin présidentiel, le premier depuis la chute de Hosni Moubarak sous la pression populaire en février 2011.
Les dix hommes écartés ont 48 heures pour contester la décision. La liste finale des candidats doit être annoncée le 26 avril, moins d’un mois avant le premier tour prévu les 23 et 24 mai.
Les Frères musulmans, première force politique du pays, et M. Souleimane ont annoncé qu’ils allaient faire appel.
Restent notamment en lice l’ancien membre des Frères musulmans Abdelmoneim Aboul Foutouh, l’ex-patron de la Ligue arabe Amr Moussa et le dernier chef de gouvernement de M. Moubarak, Ahmad Chafiq.
M. Souleimane, largement vu comme le candidat de l’armée même si cette dernière l’a nié, a été disqualifié parce qu’il n’a pas réuni le nombre de signatures d’électeurs requis dans l’un des 15 gouvernorats, selon la commission.
M. Chater, incarcéré jusqu’en mars 2011, a été écarté en raison d’une loi stipulant que toute personne ayant été emprisonnée ne retrouve ses droits civiques que six ans après la fin de sa peine.
M. Abou Ismaïl ne peut pour sa part être candidat car sa mère a obtenu la nationalité américaine. Or la loi électorale stipule que tout candidat à la magistrature suprême doit être uniquement égyptien, de même que ses parents et son épouse.
Les Frères musulmans s’étaient préparés à une éventuelle invalidation de la candidature de M. Chater en présentant à la dernière minute un autre candidat, Mohammed Morsi, président du PLJ.
Dans un communiqué sur Facebook, M. Chater a affirmé que la confrérie allait « continuer de travailler par tous les moyens légaux » pour contester la décision. Les responsables de sa campagne estiment que son exclusion, due à une condamnation « injuste » infligée sous Moubarak, était « politique et illégale ».

AFP

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