
Le capitaine Sanogo doit recevoir dans la journée le président de l’Assemblée nationale, qui pourrait lui proposer le nom d’un Premier ministre, a indiqué à l’AFP une source proche de la médiation menée par le Burkina Faso au nom de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Du côté de la médiation, on dit espérer que le premier Conseil des ministres pourra se tenir « avant vendredi ».
La transition a été enclenchée dimanche par la démission formelle d’Amadou Toumani Touré (ATT), qui avait été renversé à quelques semaines seulement de quitter le palais présidentiel de Koulouba après dix ans de pouvoir.

La transition doit se clore par des élections présidentielle et législatives dont la date n’est pas précisée.
Situation humanitaire « dramatique »
Les autorités intérimaires devront surtout tenter de pacifier le Nord , qui a achevé de tomber aux mains de rebelles touareg, d’islamistes armés et de divers groupes criminels après l’entrée en scène des putschistes, qui prétendaient pourtant en finir avec « l’incompétence » d’ATT sur ce dossier.
La crise humanitaire ne cesse de s’aggraver dans le Nord coupé du monde, alertent ONG et témoins.
« La situation dans les trois régions du Nord est dramatique. On n’y a plus d’hôpitaux, les gens ont de plus en plus faim. (…) La communauté internationale doit intervenir », a déclaré à l’AFP le député Abdou Sidibé.
Sur le plan militaire, la situation demeure mouvante, alors que la Cédéao menace d’une opération militaire pour conjurer la partition du Mali.
Un nouveau groupe armé dénommé « Front de libération nationale de l’Azawad » (FLNA), qui revendique 500 éléments, vient de se former et serait composé quasi exclusivement d’Arabes de la région de Tombouctou.
La rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a proclamé « l’indépendance » du Nord, rejetée catégoriquement par la communauté internationale.
Mais sur le terrain, les islamistes semblent avoir pris l’ascendant, en particulier le groupe Ansar Dine, appuyé par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Un groupe considéré comme dissident d’Aqmi, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) – responsable du rapt en octobre 2011 dans l’ouest de l’Algérie de trois Européens – a revendiqué l’enlèvement jeudi du consul algérien et de six membres de son équipe à Gao (nord).
La seule Française présente à Gao, où elle vivait depuis 1995, raconte dans le journal français Le Figaro paru lundi comment elle a échappé ce jour-là aux islamistes et s’est enfuie à travers le désert, sans doute avec l’aide de Touareg. Elle a pu rejoindre l’Algérie, avant de regagner l’Europe.
AFP