
Ces promesses sont contenues dans une lettre adressée dimanche à M. Annan par le ministère syrien des Affaires étrangères.
Selon Mme Rice, elle stipule que « les forces syriennes commenceront immédiatement » à prendre les mesures suivantes: « mettre fin à toute avancée et à toute utilisation d’armes lourdes et se retirer des centres de population ».

De son côté, a expliqué Mme Rice, l’adjoint de Kofi Annan, Nasser Al-Qidwa, s’efforce de convaincre l’opposition armée de s’engager à « mettre fin à ses opérations dans les 48 heures suivant une cessation complète des hostilités de la part du gouvernement ». Elle a qualifié ces discussions de « constructives » mais n’a pas fait état d’un accord de l’opposition.
Pour sa part, le régime syrien n’a mis « aucune condition préalable » à son accord, a-t-elle indiqué.
Mme Rice a toutefois souligné que les Etats-Unis étaient, « par expérience », « sceptiques » sur la volonté du régime syrien de tenir ses promesses, ajoutant que Washington craignait « une escalade des violences » dans les prochains jours.
M. Annan a lui-même constaté que jusqu’à présent il n’y avait eu « aucun progrès » pour parvenir à un cessez-le-feu, selon les diplomates.

La Syrie est secouée depuis plus d’un an par un mouvement de contestation qui s’est militarisé au fil des mois. Les violences ont fait plus de 10.000 morts, dont plus de 7.300 civils, selon un nouveau bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Lundi, le pouvoir a poursuivi sa guerre sans merci contre les rebelles à coups de bombardements, tandis que soldats et déserteurs continuaient à s’affronter, au prix de 34 morts, dont 16 civils, selon l’OSDH.
Le chef du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Jakob Kellenberger est arrivé lundi à Damas pour une visite de deux jours pour discuter de l’extension de l’aide humanitaire, de la trêve et des visites aux détenus.

M. Assad, seul chef d’Etat contesté à s’être maintenu au pouvoir dans la foulée du Printemps arabe, se targue en effet de l’appui de son armée, d’une partie de la population et surtout de la Russie pour conforter sa position face aux pressions occidentales et arabes.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est encore dit lundi opposé à toute pression sur Damas concernant le plan Annan, estimant que « les ultimatums et les délais artificiels sont rarement utiles ».
A l’issue de la conférence, qui ne s’est pas prononcée pour l’envoi d’armes aux rebelles, réclamé par le Conseil national syrien (CNS) — principale coalition de l’opposition– et défendu par l’Arabie saoudite et le Qatar, des responsables de l’Armée syrienne libre (ASL, formée de militaires dissidents) ont exprimé leur frustration.
« La communauté internationale, en tardant à exercer des pressions sur le régime et en empêchant l’armement des rebelles, assume l’entière responsabilité des massacres », a souligné le colonel Kassem Saadeddine, officier rebelle qui a estimé que le régime ne tomberait que par les armes.
La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton a néanmoins promis de soutenir l’opposition en terme de moyens de communications, et de verser 12 millions de dollars supplémentaires pour l’aide humanitaire, portant à 25 millions le total de l’aide américaine.
Les Américains ont également annoncé qu’ils financeraient à hauteur de 1,25 million de dollars un « Centre d’informations pour la justice en Syrie » chargé de recenser les violations des droits de l’homme commises dans ce pays.
AFP