Il y a 50 ans, le gouvernement français et le Front de libération national algérien (FLN) signaient les Accords d’Evian, marquant la fin de la guerre d’Algérie et le prélude à l’indépendance après 132 ans de colonisation française. Un passé douloureux mal digéré par les deux pays, pour qui cet anniversaire coïncide avec deux élections majeures.
Les 22 avril et 6 mai, la France élit son président. Vue d’Alger la campagne électorale témoigne d’une certaine radicalisation anti-islamique et les journaux dénoncent des déclarations à droite touchant les communautés nord-africaine et musulmane installées dans l’hexagone, que ce soit sur l’abattage halal dénoncé par l’extrême droite ou la limitation de l’immigration.
Les électeurs algériens, dont 800.000 (bi-nationaux ou non) répertoriés en France, choisiront quatre jours plus tard, le 10 mai, leur 462 députés.
Ce scrutin est organisé dans la foulée de réformes -vivement critiquées par l’opposition- voulues par le président Abdelaziz Bouteflika, qui est soucieux d’éviter à son pays une contagion du Printemps arabe.
Dans cette période délicate, Paris et Alger se sont entendus, notamment lors d’une visite éclair début décembre du ministre de l’Intérieur Claude Guéant, pour tenir leurs « extrêmes » et éviter de rallumer une blessure non encore cicatrisée. Les rapports franco-algériens, « en dents de scie durant 50 ans », ont du reste connu ces derniers mois une « embellie », note un ex-militaire algérien.
La France marque en tout cas dans la discrétion le cinquantenaire des Accords d’Evian, qui scellaient sa défaite. Elle « ne peut se repentir d’avoir conduit cette guerre », relevait ces jours-ci le président Nicolas Sarkozy.
Quant à l’Algérie, elle annonce d’importantes festivités pour le 5 juillet prochain, mais rien ne filtre pour l’heure sur leur contenu.
Les 22 avril et 6 mai, la France élit son président. Vue d’Alger la campagne électorale témoigne d’une certaine radicalisation anti-islamique et les journaux dénoncent des déclarations à droite touchant les communautés nord-africaine et musulmane installées dans l’hexagone, que ce soit sur l’abattage halal dénoncé par l’extrême droite ou la limitation de l’immigration.
Les électeurs algériens, dont 800.000 (bi-nationaux ou non) répertoriés en France, choisiront quatre jours plus tard, le 10 mai, leur 462 députés.
Ce scrutin est organisé dans la foulée de réformes -vivement critiquées par l’opposition- voulues par le président Abdelaziz Bouteflika, qui est soucieux d’éviter à son pays une contagion du Printemps arabe.
Dans cette période délicate, Paris et Alger se sont entendus, notamment lors d’une visite éclair début décembre du ministre de l’Intérieur Claude Guéant, pour tenir leurs « extrêmes » et éviter de rallumer une blessure non encore cicatrisée. Les rapports franco-algériens, « en dents de scie durant 50 ans », ont du reste connu ces derniers mois une « embellie », note un ex-militaire algérien.
La France marque en tout cas dans la discrétion le cinquantenaire des Accords d’Evian, qui scellaient sa défaite. Elle « ne peut se repentir d’avoir conduit cette guerre », relevait ces jours-ci le président Nicolas Sarkozy.
Quant à l’Algérie, elle annonce d’importantes festivités pour le 5 juillet prochain, mais rien ne filtre pour l’heure sur leur contenu.
L’indépendance algérienne a été acquise par les armes durant sept ans et demi de guerre. C’est la seule ex-colonie française d’Afrique dans les années 60 à avoir dû s’affranchir avec violence de la tutelle de Paris.
Dès le 1er novembre 1954, les attentats du FLN ciblent les symboles français en Algérie et des civils. Les Français mènent, eux, une guerre de propagande, en écrasant les « fellaghas » à coup de renforts militaires et de torture.
Les conséquences de cette « guerre », que la France ne reconnaîtra comme telle qu’en 1999, se font rapidement ressentir: la IVe République tombe, le général de Gaulle est appelé pour sauver l’Algérie française. Mais ce « très pragmatique » dirigeant, selon Redha Malek, ancien porte-parole algérien aux négociations d’Evian, se rend vite compte, au grand dam des colons, que la seule issue est l’indépendance.
Le 8 janvier 1962, 78% des Français votent par référendum le droit de l’Algérie à l’autodétermination.
Dès le 1er novembre 1954, les attentats du FLN ciblent les symboles français en Algérie et des civils. Les Français mènent, eux, une guerre de propagande, en écrasant les « fellaghas » à coup de renforts militaires et de torture.
Les conséquences de cette « guerre », que la France ne reconnaîtra comme telle qu’en 1999, se font rapidement ressentir: la IVe République tombe, le général de Gaulle est appelé pour sauver l’Algérie française. Mais ce « très pragmatique » dirigeant, selon Redha Malek, ancien porte-parole algérien aux négociations d’Evian, se rend vite compte, au grand dam des colons, que la seule issue est l’indépendance.
Le 8 janvier 1962, 78% des Français votent par référendum le droit de l’Algérie à l’autodétermination.
Apres les négociations, le sang continue de couler
Entre-temps, d’âpres négociations sont menées sous l’égide de de Gaulle pour une « sécession », puis une « autodétermination » avant l’acceptation du terme « indépendance » algérienne.
Elles capotent et reprennent en pleines tensions inter-françaises sur cette décolonisation, avant de déboucher le 18 mars 1962 sur la signature à Evian, sur les bords du Lac Léman (est de la France), des fameux accords.
Un mois plus tôt, des généraux français avaient tenté un putsch pour ne pas perdre « leur » Algérie.
Aussi l’ordre de cessez-le-feu pour le 19 mars reste lettre morte. C’était pourtant l’un des points des accords signés par le ministre d’Etat français chargé des affaires algériennes Louis Joxe et le chef de la délégation du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), le colonel de l’Armée de libération nationale Belkacem Krim.
Avec l’entrée dans la clandestinité des radicaux de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) pour garder « l’Algérie française », les attentats se multiplient en Algérie et en métropole.
Les Français « pieds-noirs » – alors un million soit 10% de la population totale de l’Algérie – fuient en masse laissant derrière eux, selon un spécialiste, Pierre Daum, 200.000 compatriotes.
Entre-temps, d’âpres négociations sont menées sous l’égide de de Gaulle pour une « sécession », puis une « autodétermination » avant l’acceptation du terme « indépendance » algérienne.
Elles capotent et reprennent en pleines tensions inter-françaises sur cette décolonisation, avant de déboucher le 18 mars 1962 sur la signature à Evian, sur les bords du Lac Léman (est de la France), des fameux accords.
Un mois plus tôt, des généraux français avaient tenté un putsch pour ne pas perdre « leur » Algérie.
Aussi l’ordre de cessez-le-feu pour le 19 mars reste lettre morte. C’était pourtant l’un des points des accords signés par le ministre d’Etat français chargé des affaires algériennes Louis Joxe et le chef de la délégation du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), le colonel de l’Armée de libération nationale Belkacem Krim.
Avec l’entrée dans la clandestinité des radicaux de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) pour garder « l’Algérie française », les attentats se multiplient en Algérie et en métropole.
Les Français « pieds-noirs » – alors un million soit 10% de la population totale de l’Algérie – fuient en masse laissant derrière eux, selon un spécialiste, Pierre Daum, 200.000 compatriotes.
En vertu des Accords d’Evian, ces derniers se voient sommés de décider dans les trois ans de rester français ou devenir algérien. Il n’en reste aujourd’hui que quelques centaines, selon Daum.
Quant aux « harkis », supplétifs de l’armée française, des milliers d’entre eux qui n’avaient pu être emmenés en France sont tués. Cette question empoisonne, 50 ans plus tard encore, les rapports algéro-français.
Depuis, les historiens des deux pays continuent de travailler, d’autant que les archives françaises sur la Guerre ne sont pas toutes publiées.
Ainsi, on continue d’apprendre à l’école algérienne que 1,5 million d’Algériens ont péri durant cette Guerre de Libération nationale. Les historiens en France avancent un total de quelque 400.000 morts, majoritairement algériens.
Les écoliers français apprennent, quant à eux, la « Guerre d’Algérie » depuis 1983.
Le Accords d’Evian seront approuvés le 8 avril 1962 par 90,7% des Français. Le 1er juillet, 99,7% des Algériens entérinent leur indépendance.
Reconnue le 3 juillet par le général de Gaulle, la République démocratique et populaire d’Algérie a été proclamée à Alger deux jours plus tard.
Quant aux « harkis », supplétifs de l’armée française, des milliers d’entre eux qui n’avaient pu être emmenés en France sont tués. Cette question empoisonne, 50 ans plus tard encore, les rapports algéro-français.
Depuis, les historiens des deux pays continuent de travailler, d’autant que les archives françaises sur la Guerre ne sont pas toutes publiées.
Ainsi, on continue d’apprendre à l’école algérienne que 1,5 million d’Algériens ont péri durant cette Guerre de Libération nationale. Les historiens en France avancent un total de quelque 400.000 morts, majoritairement algériens.
Les écoliers français apprennent, quant à eux, la « Guerre d’Algérie » depuis 1983.
Le Accords d’Evian seront approuvés le 8 avril 1962 par 90,7% des Français. Le 1er juillet, 99,7% des Algériens entérinent leur indépendance.
Reconnue le 3 juillet par le général de Gaulle, la République démocratique et populaire d’Algérie a été proclamée à Alger deux jours plus tard.
AFP