
Le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) entendait « récupérer le temps perdu » après avoir été « privé » samedi de meeting dans la capitale, plutôt acquise à l’opposition, à la suite de l’interdiction soudaine de tous les rassemblements après la mort d’un homme par jet de pierre, officiellement « pour préserver la sécurité publique ».
Les violences samedi à Kinshasa ont fait deux morts, selon les autorités, une dizaine selon l’UDPS.

Vers 18H00, le secrétaire général de l’UDPS déclarait finalement à l’AFP que le meeting n’aurait « pas lieu ».
Etienne Tshisekedi, qui début novembre appelait à « casser les portes des prisons » pour libérer ses « combattants », comptait visiblement sur ce rassemblement pour montrer sa force face au « candidat n°3 », le jeune président sortant Joseph Kabila, 40 ans, dont le numéro a été martelé par les médias officiels pendant un mois de campagne.
Samedi, le leader de l’UDPS a été bloqué huit heures par la police à l’aéroport de Kinshasa à son retour de province.
Une demi-heure avant la fin de la campagne samedi à minuit, il a été contraint par la force de partir et de regagner Kinshasa sous escorte policière.

Dimanche, M. Tshisekedi a demandé au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de « rappeler immédiatement » le chef de la Monusco, l’Américain Roger Meece, accusé d' »amitiés » avec le pouvoir et réclamé « quelqu’un de « plus impartial et compétent ».
Appels à la « retenue »
Dans un message à la nation, Joseph Kabila a appelé dimanche soir les Congolais à aller voter en masse et dans le calme.
« Notre pays vient de loin, d’une situation de guerre et de conflits en tous genres (…) Cette élection, a-t-il poursuivi, est un scrutin « pour la stabilité et l’avenir », en mettant en garde de ne pas revenir « à la case départ ».
« Ni les menaces, ni les discours de haine ne pourront infléchir notre volonté de bâtir une nation démocratique et prospère », a conclu le président.
La « neutralisation » de Tshisekedi a été vivement condamnée par la Mission d?observation électorale de l?Union européenne qui a déploré cette « opération policière (…) contre le convoi d?un candidat présidentiel et les interpellations » opérées.
Pour l’UE il s’agit de « graves entraves au droit de mener campagne et au principe d?égalité qui devrait prévaloir ».

De son côté, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a affirmé dimanche que les élections auront bien lieu lundi.
« Nous sommes dans le bon et demain (lundi) les bureaux vont ouvrir le matin. (…) D’un point de vue technique il n’y a pas de report », a déclaré le pasteur Daniel Ngoy Mulunda lors d’un point presse.
AFP