vendredi, avril 19, 2024
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Le Nigeria, sous le choc, fête l’Aïd après un assaut d’islamistes radicaux

Le Nigeria, sous le choc, fête l'Aïd après un assaut d'islamistes radicaux
Les habitants de Damaturu, dans le nord-est du Nigeria, ont célébré dimanche dans un climat de peur et de deuil la grande fête musulmane de l’Aïd al-Adha après des attaques revendiquées par des islamistes radicaux qui ont fait au moins 150 morts. Vendredi soir, la capitale de l’Etat de Yobe a été secouée par plusieurs attaques contre des postes de police et des églises, dont une menée par un kamikaze en voiture, selon le chef de la police de cet Etat, Suleimon Lawal.
Au moins 150 personnes ont été tuées et une centaine blessées dans ces « actes haineux » dénoncés par le président Goodluck Jonathan.
Le pape Benoît XVI a lancé un appel pour le Nigeria, dimanche, lors de la prière de l’Angelus, afin qu’il soit mis « fin à toute violence », en soulignant que la haine et les divisions ne peuvent pas résoudre les problèmes.
Dimanche matin, des milliers de musulmans s’étaient réunis sur le principal lieu de prière de Damaturu à l’occasion de l’Aïd al-Adha, la fête du Sacrifice, sous la surveillance de policiers.
« C’est une saison de deuil et de célébration en même temps », a déclaré un habitant, Aisami Bundi, à un correspondant de l’AFP sur place.
« Nous n’aurions jamais pu imaginer que de telles destructions et tueries puissent se dérouler dans notre ville. Nous prions pour que rien de tel ne se reproduise », a dit un autre résident, Ba’aji Mala.
Police et armée patrouillaient dans les rues de la ville désormais sous couvre-feu, où circulaient des femmes et des enfants apprêtés pour marquer l’Aïd. Des véhicules incendiés et des bâtiments endommagés étaient visibles.

Le Nigeria, sous le choc, fête l'Aïd après un assaut d'islamistes radicaux
La secte radicale islamiste Boko Haram a revendiqué les attaques à Damaturu ainsi que celles survenues quelques heures plus tôt à Maiduguri, capitale de l’Etat voisin de Borno, où quatre kamikazes se sont fait sauter sans faire d’autre victime.
La police en « état d’alerte rouge » dans tout le pays
 
Un homme affirmant parler à l’AFP au nom de la secte, Abul Qaqa, a menacé de continuer « à attaquer » des cibles gouvernementales ». Les symboles de l’autorité de l’Etat sont des cibles de prédilection du groupe.
Boko Haram, particulièrement active dans le nord-est, a mené de nombreuses attaques à la bombe et avec des armes à feu. La secte a revendiqué l’attentat suicide contre le siège de l’ONU dans la capitale Abuja le 26 août, qui a fait 24 morts.
Il semble que les explosions en série de vendredi soient son assaut le plus meurtrier.
Samedi, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a condamné ces violences.
Le Nord-Est du Nigeria – pays le plus peuplé d’Afrique avec plus de 160 millions d’habitants – est en proie à de fréquentes attaques menées par des combattants de Boko Haram.
Le nord est majoritairement musulman tandis que le sud est à dominante chrétienne et le pays connaît régulièrement des épisodes de violence à caractère ethnique et religieux.
En prévision des festivités, la police nigériane avait été placée dès vendredi en « état d’alerte rouge » dans tout le pays. 13.000 hommes ont ainsi été déployés rien qu’à Abuja, selon un porte-parole.
A Abuja, des policiers gardaient l’entrée de mosquées et d’églises, où les fidèles étaient parfois passés au détecteur de métaux à leur arrivée, a constaté un correspondant de l’AFP.
A Damaturu, le quartier général de la police a été détruit. Les assaillants ont attaqué des postes de police et des églises avant d’engager le combat avec les forces de sécurité.
Dans un quartier majoritairement chrétien, appelé Jérusalem, six églises, un poste et un atelier de la police ont été attaqués à la bombe.
« Toute la ville est traumatisée », a souligné un habitant, Edwin Silas.
Dans une autre ville de l’Etat de Yobe, Potiskum, une grenade a explosé près d’un poste de police et un agent a été tué dans des échanges de tirs.
Un responsable des secours nigérians qui se trouvait samedi soir à l’hôpital de Damaturu a déclaré avoir « personnellement compté 150 morts ».
Il a ajouté que certaines familles avaient depuis récupéré les corps de leurs proches pour les enterrer.
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